Incinération : répondre aux besoins
La crémation est de plus en plus sollicitée. Les communes adaptent donc leurs équipements notamment pour recueillir les cendres.
Cette évolution s’explique par plusieurs raisons, personnelles, écologiques, économiques. Elle permet aux collectivités de solutionner en partie la saturation de plus en plus de cimetières. En 1980, la France comptabilisait moins de dix crématoriums. On en dénombre un peu plus de 220 à l’heure actuelle.
Réalisés à l’initiative de villes ou d’intercommunalités, ces équipements sont très inégalement répartis sur le territoire. Les départements les mieux lotis en ce domaine sont, sans grande surprise, ceux qui comptent le plus d’habitants comme le Nord, les Bouches-du-Rhône ou encore le Pas-de-Calais. Face au recours croissant à la crémation, les collectivités locales et les gestionnaires sont incités à adapter leurs équipements et leurs aménagements funéraires en ce sens.
À Thionville (57), la municipalité a tout récemment acté la création d’un nouveau centre funéraire. Destinée à remplacer le bâtiment actuel devenu obsolète et inadapté aux nouveaux besoins, une nouvelle infrastructure regroupera les activités de crématorium et de funérarium, la gestion du crématorium étant déjà exercée en régie municipale.
Crématoriums : la solution intercommunale
Le funérarium comprendra deux salles de cérémonie, dont une grande salle qui proposera 200 places assises, avec vue sur un jardin paysager. «Cet équipement, important et signifiant de la ville, sera un lieu omni-cultes où aucun élément architectural ne fera référence à une religion particulière. Il possédera des qualités essentielles telles que la simplicité, la sobriété et la lisibilité », précise la commune. Les équipements techniques comprendront trois appareils de crémation de dernière génération avec leurs installations individuelles de filtration des fumées. Le coût global de ce nouveau centre, dont l’ouverture est prévue fin 2025, s’élève à un peu plus de 8 millions d'euros.
Compte tenu de l’importance des coûts, certaines communes font le choix de transférer à l’échelon intercommunal la création, la gestion et l’extension des crématoriums. «Nous sommes confrontés, comme la plupart des territoires, à un certain nombre d’évolutions concomitantes, au premier rang desquelles le vieillissement de la population, avec comme conséquence la hausse prévisible du nombre de décès et l’évolution des pratiques funéraires. Ce qui nous conduit à adapter notre offre de services pour être en phase avec ces nouvelles réalités », explique François Morton, vice-président de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines et maire de Guyancourt (78). La capacité du futur crématorium intercommunal, qui devrait voir le jour à Plaisir à l’horizon 2027, permettra d’atteindre les 1 200 crémations par an.
Au-delà du crématorium, les équipements destinés à l’accueil de cendres méritent une attention particulière (art. L. 2223-18-2 du Code général des collectivités territoriales). Du colombarium au cavurne, en passant par le jardin du souvenir, les solutions se diversifient en ce domaine. Ainsi, à Marambat (32), un colombarium vient d’être installé au sein du cimetière communal. «Cet espace, dédié à la conservation des urnes funéraires, offre une alternative pratique et respectueuse face aux contraintes croissantes liées aux inhumations traditionnelles », expose Sandrine Brossard, maire de la commune.
Espaces de dispersion
À Nevers (58), c’est un nouvel espace de dispersion des cendres qui a été inauguré il y a quelques semaines au cimetière de l’Aiguillon. «L’actuel lieu réservé aux cendres, datant de 2014, était saturé. La commune a créé un nouveau jardin du souvenir organisé autour de cinq espaces pouvant accueillir jusqu’à 600 dispersions chacun, mis gratuitement à disposition des familles pour honorer leurs défunts », explique la municipalité. Entouré de verdure, ce nouvel espace est ponctué d’éléments naturels tels que des arbres, des fleurs et des galets créant une atmosphère de sérénité. Coût de l’opération, conçue en collaboration avec les services cimetières et les espaces verts, et réalisé par la commune : 10 000 euros.
À Bourmont (52), la réalisation d’un nouveau jardin du souvenir a aussi été confiée aux employés communaux. Il se compose d’un premier massif minéral constitué de graviers d’ornements de plusieurs teintes, et d’un deuxième, uni et plus sobre, à l’arrière d’une stèle en granit, au niveau d’un espace de recueillement.
À Thiaucourt-Regniéville (54), l’ancien jardin du souvenir n’étant plus conforme, un nouveau jardin a été créé en mai dernier, à proximité des cavurnes. Côté tarification, c’est à la collectivité qu’il revient de fixer les prix. Dans ce dernier exemple, le coût d’une concession au columbarium est de 1 000 euros pour trente ans ; et de 600 euros pour un cavurne pour la même durée. Concernant le prix de vente d’une plaque pour le jardin du souvenir, il a été fixé à 40 euros.
Maires de France a publié un article sur la gestion des espaces cinéraires qui rappelle l’essentiel des règles à respecter (lire notre article). À noter, enfin, pour les gestionnaires de services et d’équipements, la tenue, du 21 au 23 novembre, à Lyon, de Funexpo (www.funexpo-expo.com), le salon biennal des professionnels regroupant les fournisseurs du secteur funéraire. L’occasion de découvrir les innovations en la matière.
Raccourci : mairesdefrance.com/28122
Cet article a été publié dans l'édition :
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