Pays voironnais. Former des élus isérois à la santé mentale
Des élus du Pays voironnais (31 communes, 94 000 hab.) ont acquis des connaissances de base pour mieux repérer les administrés en souffrance.

Dans cette perspective, une circulaire du 23 février 2022 (NOR : TFPF2133602C) prévoit de généraliser les formations dans la fonction publique. La crise sanitaire et sociale liée au Covid-19 a libéré également la parole sur la santé mentale qui serait, aujourd’hui davantage qu’hier, «l’affaire de tous ».
En juin 2022, la communauté d’agglomération du Pays voironnais a embrayé sur cette problématique. «En tant que coordinatrice du conseil local de santé mentale (CLSM), j’ai été interpellée à plusieurs reprises ces dernières années sur des situations complexes, avec des élus de petites communes rurales en première ligne et assez démunis. Nous avons souhaité les outiller en termes de connaissances et de positionnements face à des personnes souffrant d’un handicap psychique et en difficulté. Nous nous référons à la définition de l’Organisation mondiale de la santé qui propose une approche globale d’équilibre psychique », explique Maryline Garnier, médiatrice de réseaux en santé mentale.
Valérie Zulian, maire de Moirans (8 000 habitants), vice-présidente du Pays voironnais chargée des solidarités, confirme les observations de la coordinatrice du CLSM : «en plus des cas d’hospitalisations d’office, il y a des situations très stressantes comme celui, sur ma commune, d’une habitante atteinte du syndrome de Diogène [NDLR : un trouble du comportement associant négligence extrême de l’hygiène corporelle et accumulation d’objets] et qui, une nuit, a menacé de mettre le feu à son habitation. Le pire a été évité mais cet épisode a été une épreuve pour la commune comme pour les forces de l’ordre ».
Changement de mentalité
Un cas de figure qui l’a poussée à se porter volontaire à la formation aux PSSM organisée, en juin 2022, à l’intention des élus et également ouverte aux agents. Le CLSM avait sollicité l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM), l’une des associations agréées pour délivrer la formation, afin d’encadrer un groupe d’une quinzaine de volontaires sur deux journées pleines.
« L’objectif principal de cette formation était donc de mieux outiller élus et agents mais aussi de contribuer au changement de mentalité pour aller vers l’inclusion sociale de tous, sachant que les élus ne sont pas encore tous convaincus que la santé mentale est un sujet de premier ordre », précise Maryline Garnier. Valérie Zulian se souvient avec plaisir d’une formation, largement basée sur le principe du jeu de rôles, «intense, où la dynamique de groupe compte beaucoup ».
Au final, «une vraie aventure humaine. Je ne pense pas pour autant être parée pour gérer toutes les situations, je ne suis pas devenue une professionnelle de la prise en charge en santé mentale mais bien une “secouriste”, avec davantage de recul et, j’espère, les bons réflexes », analyse-t-elle.
De son côté, la coordinatrice du CLSM entend passer l’échelon supérieur de la formation afin de devenir formatrice de secouristes et ainsi développer les PSSM sur le territoire.
Jacques Marescaux, le président de PSSM France, association qui a adapté la formation anglo-saxonne initiale au contexte français, se félicite que l’initiative touche des publics toujours plus différents après avoir été un temps cantonnée au strict secteur médico-social. «Avec plus de 46 522 secouristes le 1er février, nous avons dépassé notre objectif, avec des personnes qui se forment en entreprise, des jeunes à l’université… Nous visons les 750 000 secouristes d’ici à 2030. Nous avons conçu les PSSM comme une démarche citoyenne, visant avant tout à lutter contre les a priori pesant sur les personnes touchées, une stigmatisation qui retarde leur prise en charge et limite leur inclusion. »
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Cet article a été publié dans l'édition :
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