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Maires de France
Pratique
07/05/2025 AVRIL 2025 - n°433
IA, Numérique, réseaux sociaux

IA générative : comment choisir son outil ?

Protection des données, choix du modèle de langage, installation de l'IA sur l'ordinateur, Maires de France aide les communes à se repérer parmi une offre abondante.

Par Olivier Devillers
En attendant l'outil d'IA " souverain ", les communes doivent croiser la performance des outils avec des considérations financières et la nécessité de protéger les données.
© AdobeStock
En attendant l'outil d'IA " souverain ", les communes doivent croiser la performance des outils avec des considérations financières et la nécessité de protéger les données.
Difficile pour les communes de ne pas céder aux sirènes de l’intelligence artificielle (IA) générative tant cette technologie peut simplifier le travail administratif : synthétiser une réunion, extraire des données, rédiger une note ou un discours, exploiter des documents PDF, ...  

En attendant l’outil d’IA «souverain » annoncé, début février, par l’État pour tous les fonctionnaires, voici quelques conseils pour se repérer parmi la multiplicité des solutions. Les communes doivent croiser la performance des outils avec des considérations financières et la nécessité de protéger les données.
 

I - Attention au RGPD

Les grands éditeurs d’IA comme OpenAI/ChatGPT, Google/Gemini, Antropic/Claude proposent une application pour partie gratuite (freemium) avec des fonctionnalités restreintes. Les résultats produits par ces IA peuvent être impressionnants. Mais ces plateformes ne proposent pas une réelle protection des données (requêtes, documents transmis…). Et ce, même en prenant la version payante, car elles sont hébergées aux États-Unis.

L’interdiction de leur communiquer des données sensibles doit donc être rappelée aux agents tentés d’utiliser ces services. Et la charte informatique devrait les inciter à utiliser la plateforme tricolore Mistral.ai qui respecte le règlement général sur la protection des données (RGPD), avec des fonctionnalités équivalentes.  
 

II - Choisir le modèle de langage

Pour ne pas multiplier les abonnements, divers sites proposent un accès à plusieurs modèles de langage (LLM), les programmes capables de reconnaître et de générer du texte qui sont le moteur des IA. Mammouth ou encore Poe ou You permettent d’utiliser les IA les plus populaires, via des connecteurs (API), pour un coût de l’ordre de 10 à 20 euros par mois et par accès. On peut créer du texte, analyser des documents ou encore créer des photos réalistes avec Midjourney ou Flux.

Plusieurs limites à ces sites : outre des plafonds dans les usages (taille de fichier, nombre de requêtes…), leur accès nécessite une carte bancaire. Les communes peuvent cependant s’appuyer sur une carte d’achat pour accéder à ces services. Les garanties sur la protection des données transmises aux plateformes sont par ailleurs limitées. Il vaut mieux se tourner vers des solutions hébergées en France comme Mammouth.  
 

III - Comparer les IA

Dans les alternatives gratuites et fiables, les communes peuvent utiliser en toute confiance Compar:IA (www.comparia.beta.gouv.fr), en attendant l’IA générative souveraine annoncée par l’État. Conçu par le ministère de la Culture, Compar:IA propose de comparer à l’aveugle deux IA génératives parmi une vingtaine d’IA libres ou commerciales.

La plus-value de Compar:IA est de pouvoir comparer les résultats mais aussi leur impact environnemental (CO émis, consommation électrique… ). C’est cependant plus un outil de découverte et de formation à l’IAG qu’un outil professionnel.
 

IV - Installer l’IA sur son ordinateur

C’est aujourd’hui la solution la plus sûre même si elle est un peu plus compliquée à mettre en œuvre. LM Studio, Jan ou GPT4you peuvent faire tourner plusieurs IA génératives libres sur un ordinateur de bureau, gratuitement.

Parmi les avantages figurent la possibilité d’utiliser des IA puissantes comme Mistral 7B, DeepSeek ou LLama, et de maîtriser des données car le logiciel n’accède pas à internet. Toutes les données restent stockées sur l’ordinateur. Inconvénients, des interfaces en anglais (mais l’IA comprend et répond en français) et une rapidité qui dépend de la puissance de la machine sur laquelle le modèle de langage (LLM) est installé.

Par ailleurs, les fonctionnalités de ces IA sont moins étendues que la plupart des grands LLM. 

 

L'IA générative dans les logiciels usuels
La plupart des éditeurs de logiciels «classiques » intègrent l’IA générative dans leur offre. Il s’agit des grands éditeurs américains, à l’image de Microsoft (suite 365/Copilot) d’Adobe (Acrobat/ GPT4) ou de Google (Suite Google/Gemini), mais aussi de logiciels métiers dédiés aux collectivités territoriales à l’image de Berger-Levrault (assistance utilisateur).
Si l’objectif est de faciliter la réalisation de certaines tâches – rédiger un mail ou un courrier, résumer, rechercher… –, il s’agit d’IA au périmètre limité à certaines fonctions. Elles sont surtout rarement gratuites, leur coût pouvant amener la commune à sérieusement s’interroger sur le fait de les activer. 

 

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°433 - AVRIL 2025
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