En attendant l’outil d’IA «souverain » annoncé, début février, par l’État pour tous les fonctionnaires, voici quelques conseils pour se repérer parmi la multiplicité des solutions. Les communes doivent croiser la performance des outils avec des considérations financières et la nécessité de protéger les données.
Les grands éditeurs d’IA comme OpenAI/ChatGPT, Google/Gemini, Antropic/Claude proposent une application pour partie gratuite (freemium) avec des fonctionnalités restreintes. Les résultats produits par ces IA peuvent être impressionnants. Mais ces plateformes ne proposent pas une réelle protection des données (requêtes, documents transmis…). Et ce, même en prenant la version payante, car elles sont hébergées aux États-Unis.
L’interdiction de leur communiquer des données sensibles doit donc être rappelée aux agents tentés d’utiliser ces services. Et la charte informatique devrait les inciter à utiliser la plateforme tricolore Mistral.ai qui respecte le règlement général sur la protection des données (RGPD), avec des fonctionnalités équivalentes.
Pour ne pas multiplier les abonnements, divers sites proposent un accès à plusieurs modèles de langage (LLM), les programmes capables de reconnaître et de générer du texte qui sont le moteur des IA. Mammouth ou encore Poe ou You permettent d’utiliser les IA les plus populaires, via des connecteurs (API), pour un coût de l’ordre de 10 à 20 euros par mois et par accès. On peut créer du texte, analyser des documents ou encore créer des photos réalistes avec Midjourney ou Flux.
Plusieurs limites à ces sites : outre des plafonds dans les usages (taille de fichier, nombre de requêtes…), leur accès nécessite une carte bancaire. Les communes peuvent cependant s’appuyer sur une carte d’achat pour accéder à ces services. Les garanties sur la protection des données transmises aux plateformes sont par ailleurs limitées. Il vaut mieux se tourner vers des solutions hébergées en France comme Mammouth.
Dans les alternatives gratuites et fiables, les communes peuvent utiliser en toute confiance Compar:IA (www.comparia.beta.gouv.fr), en attendant l’IA générative souveraine annoncée par l’État. Conçu par le ministère de la Culture, Compar:IA propose de comparer à l’aveugle deux IA génératives parmi une vingtaine d’IA libres ou commerciales.
La plus-value de Compar:IA est de pouvoir comparer les résultats mais aussi leur impact environnemental (CO émis, consommation électrique… ). C’est cependant plus un outil de découverte et de formation à l’IAG qu’un outil professionnel.
C’est aujourd’hui la solution la plus sûre même si elle est un peu plus compliquée à mettre en œuvre. LM Studio, Jan ou GPT4you peuvent faire tourner plusieurs IA génératives libres sur un ordinateur de bureau, gratuitement.
Parmi les avantages figurent la possibilité d’utiliser des IA puissantes comme Mistral 7B, DeepSeek ou LLama, et de maîtriser des données car le logiciel n’accède pas à internet. Toutes les données restent stockées sur l’ordinateur. Inconvénients, des interfaces en anglais (mais l’IA comprend et répond en français) et une rapidité qui dépend de la puissance de la machine sur laquelle le modèle de langage (LLM) est installé.
Par ailleurs, les fonctionnalités de ces IA sont moins étendues que la plupart des grands LLM.
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