Bâtiments publics : améliorer la performance énergétique

La réduction des déperditions thermiques d’un bâtiment suppose au préalable d’en connaître précisément l’origine. L’isolation de la toiture, à l’origine de 25 à 30 % des pertes en moyenne selon l’Ademe (Agence de la transition écologique), fait généralement l’objet des premières mesures préconisées.
L’efficacité de l’isolation, mesurée grâce au coefficient de résistance thermique (R), dépend des matériaux utilisés et de leur épaisseur.
Pour des combles, les laines minérales (laine de verre ou de roche), la laine de chanvre et la laine de mouton présentent une efficacité sensiblement comparable (aux alentours de R = environ 2,5 pour 10 cm d’épaisseur). S’ils affichent de meilleures performances (jusqu’à R = 4,2 pour 10 cm), le polystyrène extrudé et la mousse polyuréthane restent cependant des produits dérivés du pétrole. Un choix peu compatible avec une démarche écologique.
Autre technique, l’isolation par l’extérieur prend peu à peu ses marques, en particulier avec le développement des panneaux isolants en «sandwich », utilisables en rénovation comme en construction neuve. Disponibles en plusieurs épaisseurs et couleurs, certains modèles sont proposés en imitation tuiles romanes ou standard pour une bonne insertion paysagère. Autre poste important de pertes de chaleur (environ 15 %), les fenêtres.
Des fabricants proposent donc des modèles isolants à stores intégrés dont la particularité consiste à accueillir un système de lames orientables placées au cœur d’un double vitrage. La température intérieure du bâtiment peut être ainsi modulée en fonction de la luminosité détectée à l’extérieur, via des capteurs solaires autonomes.
Vitrage opacifiant
Toujours côté fenêtres, signalons aussi les dispositifs de vitrages à opacification commandée et électrochromes. Ces vitres peuvent ainsi passer de la transparence à l’opacité grâce à la présence de cristaux liquides ou d’un polymère intégré. Cette innovation a été notamment retenue lors de la reconstruction de l’école élémentaire Jean Peyraud à Pierre-Buffière (Haute-Vienne, 1 158 hab.). Certes encore un peu onéreux à l’heure actuelle (compter plus de 500 euros HT le m2, hors pose et accessoires), ces dispositifs semblent cependant promis à un bel avenir dans les bâtiments publics.
Qu’il s’agisse de projets de bâtiments neufs ou d’opérations d’éco-rénovation, la question du système de chauffage mérite aujourd’hui d’être totalement repensée. Jusqu’à présent guidée par des considérations environnementales, l’exigence d’indépendance à l’égard des énergies fossiles a été mise en évidence avec l’explosion de leurs coûts, en particulier depuis le conflit en Ukraine. L’occasion également d’anticiper la poursuite de la hausse des prix de l’électricité. Exit donc les chauffages au gaz ou au fioul dans les bâtiments publics.
La biomasse, un chauffage d’avenir
Place aux énergies renouvelables en privilégiant les solutions de chauffage au bois et les pompes à chaleur de nouvelle génération, aux côtés des panneaux solaires. Le chauffage au bois présente une alternative intéressante pour remplacer d’anciennes chaudières au fioul ou à gaz.
Si les solutions de poêles à granulés rencontrent un certain succès auprès du grand public (le prix des granulés et les délais de livraison ont toutefois sensiblement augmenté ces derniers mois), la formule semble cependant moins destinée aux collectivités publiques. En fonction de leur localisation et de la proximité géographique de leurs ressources, ces dernières privilégieront plutôt la biomasse pour chauffer leurs bâtiments publics.
À l’exemple de Courtonne-la-Meurdrac (Calvados, 680 hab.) dont la nouvelle chaufferie municipale a été inaugurée en mars dernier. «Cet équipement majeur pour notre commune, en plus de générer à terme des économies importantes, permet à la fois de remplacer et de sécuriser notre système vétuste, de lutter contre le dérèglement climatique en limitant de façon très importante les émissions de gaz à effet de serre », explique son maire, Éric Boisnard.
Il souligne que «cette chaufferie permet aussi aux agriculteurs de trouver un débouché pour l’entretien de leurs haies. » Coût de l’opération : 337 000 € HT, laissant un reste à charge de moins de 48 000 € pour la commune grâce aux aides financières de l’Europe, de l’Ademe, du syndicat départemental d’électricité, du conseil régional, du conseil départemental et de la communauté d’agglomération.
C’est aussi le choix d’Angoulême (Charente, 40 000 hab.) qui s’est dotée d’une chaufferie biomasse pour remplacer son chauffage au gaz sur trois sites alimentant les serres municipales, le centre d’accueil de la petite enfance, un groupe scolaire et une école maternelle. Parmi les autres solutions à étudier, la géothermie est à comparer avec les améliorations techniques et la réduction des coûts des pompes à chaleur. Des solutions qui utilisent une source d’énergie gratuite disponible dans l’eau ou dans le sol.
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