Eau potable. Lutter contre les fuites
Près d'un milliard de mètres cubes d'eau fuitent chaque année dans les réseaux. Les collectivités optimisent leur surveillance.
Parmi les principales causes de fuites sur les réseaux publics, on recense la corrosion intérieure et extérieure des tuyaux, les problèmes de tassement et de déformation des terrains, l’usure des joints entre les canalisations ou encore la fragilité des points de piquage des branchements individuels sur les canalisations publiques. Difficile en ce domaine de ne pas évoquer la vétusté d’une bonne partie des réseaux. Car si 60 % du réseau global est aujourd’hui âgé de moins de 50 ans, plus d’un quart du réseau en service a été posé durant la décennie 1971-1980, et le reste avant. Majoritairement composés de fonte (41 %) ou de PVC, les tuyaux actuellement en service sont encore parfois réalisés en amiante-ciment ou en acier.
Des données qui masquent cependant d’importantes disparités sur le territoire national. à l’instar d’ailleurs des coûts moyens engendrés pour les opérations d’intervention et de remplacement. à titre d’exemple, selon l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse, une opération de renouvellement ou de réparation revient, en moyenne, à un peu plus de 198 000 euros HT par projet. Sans grande surprise, le coût au mètre linéaire posé varie en fonction de la longueur de l’ouvrage : de 145 euros HT/ml pour moins de 750 mètres à 315 euros HT/ml pour moins de 250 mètres. De même, le coût au mètre linéaire des opérations s’avère près d’une fois et demie plus élevé en milieu urbain qu’en milieu rural.
Localiser les pertes d’eau
Une fois clairement établie, au regard des débits constatés, l’existence d’une fuite d’eau doit être précisément localisée. Cette localisation peut être établie selon différentes méthodes : acoustique (écoute électronique amplifiée directe du sol), par gaz traceur ou encore par pré-localisateurs.
La deuxième méthode – lorsque la simple méthode acoustique ne suffit pas – consiste à introduire dans le réseau un gaz constitué d’azote et d’hydrogène dont les résurgences seront ensuite localisées en surface à l’aide d’un détecteur spécifique. à signaler encore, la technologie de l’hydrophone mobile, qui permet de placer dans la canalisation un capteur émettant un signal pour localiser les fuites. Dans la même veine, certains délégataires utilisent depuis quelques années des drones, flottants ou volants, munis de capteurs pour réaliser l’inspection des réseaux d’assainissement par caméras.
Régime spécial pour les particuliers
À ces différents systèmes de détection viennent s’ajouter de nouveaux dispositifs de prévention, aujourd’hui devenus incontournables avec le développement de la télégestion et de la modélisation hydraulique.
Des logiciels (payants ou encore libres d’utilisation pour certains) permettent ainsi en pratique de visualiser en temps réel les caractéristiques d’un réseau en tout point : débits, vitesses d’écoulement, pression, etc. Une solution récemment mise en place par la régie Eau de Nevers agglomération (58). «Nous cherchons à être encore plus réactifs en nous appuyant sur une historisation et une analyse fine des données », expliquent Dominique Derangère, chef du service eau-assainissement, et Fabrice Paccamiccio, responsable de la régie. Selon eux, «en améliorant la mise en corrélation de la production et du réseau, nous pourrons gagner du temps. »
Si ces différents systèmes concernent en premier lieu les opérateurs en charge de la gestion de l’eau potable, il en va différemment des fuites chez les particuliers. L’occasion de rappeler que désormais, selon le Code général des collectivités territoriales (art. L.2224-12-4),« dès que le service d’eau potable constate une augmentation anormale du volume d’eau consommé par l’occupant d’un local d’habitation susceptible d’être causée par la fuite d’une canalisation, il en informe sans délai l’abonné ».
Par ailleurs, lorsqu’un abonné constate, au vu de la facture établie via son relevé de compteur, une consommation d’eau anormale imputable à une fuite de canalisation après son compteur, il est en droit de demander l’écrêtement de sa facture au fournisseur d’eau potable, à hauteur maximale du double de sa consommation habituelle. Dans cette hypothèse, il revient alors de faire réparer la fuite dans un délai d’un mois maximum et d’adresser au service concerné une attestation du réparateur mentionnant la date de réparation et la localisation de la fuite.
Eaufrance, le service public d’information sur l’eau, présente des documents pratiques pour mieux connaître la gestion du réseau d’eau potable. www.eaufrance.fr
Cet article a été publié dans l'édition :
- La mise à disposition de services et le partage de biens
- Eau potable. Lutter contre les fuites
- Le maire et le classement
- Transport : les collectivités tentent de maintenir leurs investissements
- « L'État doit faire confiance aux communes qui sont les piliers de la République »
- Les conventions ruralité dans l'incertitude
- Respect des principes de la République : les principales dispositions
- Catastrophes naturelles. L'Europe pourrait repenser ses instruments de solidarité
- Des aides à venir pour les villes jumelées
- Vent de colère pour les communes forestières
- TER Grand Est : la région veut plus de concurrence
- L'AMF vous répond
- Les élus misent sur la médiation de terrain
- Insérer et maintenir dans l'emploi les agents en situation de handicap
- Prévenir plutôt que guérir
- Sécurité routière : Strasbourg propose de mieux rouler à vélo
- Des taxis pour aides des femmes battues
- Il s'engage pour l'accessibilité dans les petites communes
- Fin du réseau cuivre : assurer la transition
- Recruter un conseiller numérique pour lutter contre l'illectronisme
- Leader : soutenir des projets de développement rural
- La compensation écologique, mode d'emploi
- Travailler avec l'Institut national de l'information géographique et forestière
- Les principales dispositions de la loi « climat et résilience »
- Fonction publique. Nouvelles mesures pour les encadrants du service national universel
- Environnement. Compostage des boues d'épuration : modalités
- Petite enfance. Simplification du cadre règlementaire concernant les établissements d'accueil
- Brève - Principes de la République et contrats
- Brève - Funéraire : tout savoir sur la réglementation
- Brève - Passe sanitaire et vaccination dans la fonction publique
- Brève - Zoom sur le délit de favoritisme
- Brève - Urbanisme et dématérialisation
- Brève - Circulation « inter-files » des motos : relance de l'expérimentation
- L'AMF vous répond
- L'AMF vous répond
- L'AMF vous répond
- Démarche commercial : prudence !
- Les attributs de fonction du maire
- Le maire et le reclassement
Maires de France est le magazine de référence des maires et élus locaux. Chaque mois, il vous permet de décrypter l'actualité, de partager vos solutions de gestion et vous accompagne dans l'exercice de votre mandat. Son site Internet, mairesdefrance.com, vous permet d’accéder à toute l'information dont vous avez besoin, où vous voulez, quand vous voulez et sur le support de votre choix (ordinateur, tablette, smartphone, ...).