Une fois clairement établie, au regard des débits constatés, l’existence d’une fuite d’eau doit être précisément localisée. Cette localisation peut être établie selon différentes méthodes : acoustique (écoute électronique amplifiée directe du sol), par gaz traceur ou encore par pré-localisateurs.
La deuxième méthode – lorsque la simple méthode acoustique ne suffit pas – consiste à introduire dans le réseau un gaz constitué d’azote et d’hydrogène dont les résurgences seront ensuite localisées en surface à l’aide d’un détecteur spécifique. à signaler encore, la technologie de l’hydrophone mobile, qui permet de placer dans la canalisation un capteur émettant un signal pour localiser les fuites. Dans la même veine, certains délégataires utilisent depuis quelques années des drones, flottants ou volants, munis de capteurs pour réaliser l’inspection des réseaux d’assainissement par caméras.
À ces différents systèmes de détection viennent s’ajouter de nouveaux dispositifs de prévention, aujourd’hui devenus incontournables avec le développement de la télégestion et de la modélisation hydraulique.
Des logiciels (payants ou encore libres d’utilisation pour certains) permettent ainsi en pratique de visualiser en temps réel les caractéristiques d’un réseau en tout point : débits, vitesses d’écoulement, pression, etc. Une solution récemment mise en place par la régie Eau de Nevers agglomération (58). «Nous cherchons à être encore plus réactifs en nous appuyant sur une historisation et une analyse fine des données », expliquent Dominique Derangère, chef du service eau-assainissement, et Fabrice Paccamiccio, responsable de la régie. Selon eux, «en améliorant la mise en corrélation de la production et du réseau, nous pourrons gagner du temps. »
Si ces différents systèmes concernent en premier lieu les opérateurs en charge de la gestion de l’eau potable, il en va différemment des fuites chez les particuliers. L’occasion de rappeler que désormais, selon le Code général des collectivités territoriales (art. L.2224-12-4),« dès que le service d’eau potable constate une augmentation anormale du volume d’eau consommé par l’occupant d’un local d’habitation susceptible d’être causée par la fuite d’une canalisation, il en informe sans délai l’abonné ».
Par ailleurs, lorsqu’un abonné constate, au vu de la facture établie via son relevé de compteur, une consommation d’eau anormale imputable à une fuite de canalisation après son compteur, il est en droit de demander l’écrêtement de sa facture au fournisseur d’eau potable, à hauteur maximale du double de sa consommation habituelle. Dans cette hypothèse, il revient alors de faire réparer la fuite dans un délai d’un mois maximum et d’adresser au service concerné une attestation du réparateur mentionnant la date de réparation et la localisation de la fuite.