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04/04/2023
Sécurité - sécurité civile Social

Il s'adresse aux auteurs de violences conjugales

A Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis, 43 400 hab.), le maire, Olivier Sarrabeyrouse, a mené une campagne d'affichage ciblant les hommes violents.

Par Sophie Le Gall
Illustration
Pour Olivier Sarrabeyrouse, maire de Noisy-le-Sec (43 400 habitants, Seine-Saint-Denis), " il s'agissait de dénoncer la banalisation, d'interpeller sans jouer sur la culpabilisation. "
Fin novembre 2022, une campagne de communication diffusée sur la moitié des panneaux municipaux de Noisy-le-Sec  (93) pendant trois semaines à compter du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, a fait parler d’elle. On pouvait notamment lire sur les affiches : «Je ne recommencerai pas… Mais elle l’avait vraiment cherché ! – Si vous avez déjà pensé cette phrase, appelez le… », numéro renvoyant à la ligne d’écoute de la Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge d’auteurs de violences (Fnacav).

« Ce message d’accroche a été élaboré en étroite collaboration avec Gaïa Riet-Moszkowski, l’intervenante sociale en commissariat et gendarmerie (ISCG rattachée à la direction cohésion sociale et dont le poste est financé à 50 % par la commune). Il s’agissait de dénoncer la banalisation, d’interpeller sans jouer sur la culpabilisation. Interpeller ceux qui ont déjà pensé cette phrase, et aussi les observateurs encore passifs qui savent qu’une femme de leur entourage est victime mais n’osent pas en parler, sans oublier les femmes en leur proposant de réfléchir à leurs repères sur la violence », précise Olivier Sarrabeyrouse, maire de la commune.

l’évaluation de l’impact de la campagne de communication – combien d’hommes de la commune auront contacté l’association ?, l’opération pourrait être réitérée. «On m’en a fait des critiques positives et négatives. Il n’est pas encore admis que l’on accorde de l’attention aux auteurs », confie l’élu.
 

Toucher tous les publics

Cette campagne, insiste-t-il, n’est «qu’une des actions entreprises depuis l’arrivée, en 2019, de l’intervenante sociale en commissariat, une professionnelle dont le réseau a permis de déployer au fil du temps un maillage conséquent du territoire.

Désormais, aucun dépôt de plainte ne reste sans suite. Et en dehors des murs du commissariat, nous avons entreprise nous adresser à tous sur ce sujet. Par exemple, dès l’école maternelle, sur l’angle du respect entre filles et garçons. Plus récemment, en direction des adolescents, lors de l’événement que nous avons organisé pour les nouveaux bacheliers qui s’est articulé autour d’un ciné-débat », poursuit l’élu. 

En 2021, la ville s’était distinguée en imprimant sur des sacs de baguettes de pain le «violentomètre », pour autoévaluer si sa relation amoureuse est basée sur le consentement, mais aussi les numéros à contacter (le 17, le 115, celui de l’association SOS Femmes 93 ou celui de l’intervenante sociale). Un outil de prévention créé en Amérique latine et introduit en France par l’Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis.

ne initiative reprise par d’autres communes. Noisy-le-Sec disposera bientôt de son premier logement d’urgence dédié aux femmes en danger, qui sera occupé, dans un premier temps, par une femme afghane réfugiée en France. 

« La lutte contre les violences conjugales, et plus largement l’égalité femmes-hommes, doit être un sujet transverse porté par toutes les directions de la commune et non par une mission qui serait isolée. Dans cet esprit, nous formons l’ensemble de nos agents (environ 1 000), qui sont les premiers au contact de potentiels victimes et auteurs. Nous avons réalisé à leur intention un minimétrage dans le cadre d’un appel à projets du ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, le support vidéo étant un vecteur accessible à tous », souligne-t-il.

Et l’élu projette d’organiser un débat avec les membres de son équipe municipale. «Il me semble impossible de porter ensemble, femmes et hommes, ces initiatives sans avoir eu une discussion de fond et être tous au clair sur les principes qui sous-tendent l’action. » 
 

Créer son observatoire
Les observatoires territoriaux des violences faites aux femmes sont portés par des associations, des départements, des EPCI et des communes. Fin 2022, la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) a actualisé son guide à l’intention des collectivités volontaristes. Il présente le fonctionnement de ces structures et des outils inspirés de bonnes pratiques. En savoir + : arretonslesviolences.gouv.fr
En savoir + : Mairie de Noisy-le-Sec, 1, place du Maréchal-Foch, 93130 Noisy-le-Sec. Tél. 01 49 42 66 00. www.noisylesec.fr

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°411 - AVRIL 2023
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