Démocratie locale : les droits de l'opposition municipale
Le législateur a reconnu un certain nombre de droits aux élus de l'opposition au sein du conseil municipal et communautaire.
1 Dispositions générales
Au même titre que les autres élus de la commune, les conseillers minoritaires ont le droit d’être informés des affaires de la commune qui font l’objet d’une délibération et, à ce titre, de se faire communiquer les seuls documents en lien avec les projets donnant lieu à délibération. De même, comme tous les conseillers municipaux, ils ont le droit de consulter en mairie les projets de contrats de services publics ou de marchés publics. Comme ceux de la majorité, les élus de l’opposition ont accès à la formation dans les conditions définies par le conseil municipal à l’occasion du débat sur le budget formation.
2 Communes de plus de 1 000 habitants
Dans les communes de plus de 1 000 habitants, les conseillers minoritaires sont représentés dans les commissions créées par le conseil municipal, y compris les commissions d’appel d’offres et les bureaux d’adjudication, la composition de ces dernières devant respecter le principe de la représentation proportionnelle. De plus, conformément à l’article L. 2121-27-1 du Code général des collectivités territoriales (CGCT), dans les communes de
1 000 habitants et plus (ce seuil vient d’être abaissé : auparavant c’était 3 500 et plus), lorsque des informations sur les réalisations et sur la gestion du conseil municipal sont diffusées par la commune (bulletin municipal, site web…), un espace doit être réservé à l’expression libre des conseillers élus sur une liste autre que celle ayant obtenu le plus de voix lors du dernier renouvellement du conseil municipal ou ayant déclaré ne pas appartenir à la majorité municipale.
Ce droit est considéré par le juge administratif comme une véritable « liberté fondamentale ». Les modalités d’utilisation de l’espace d’expression libre sont définies dans le règlement intérieur du conseil municipal (lire pp. 55-56).
Rappelons que le droit d’expression sur les affaires communales doit être exercé par celui qui en bénéficie dans le respect des règles du Code électoral et de la loi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse.
Le maire, en tant que directeur de la publication, est pénalement responsable des délits par voie de presse commis via l’organe dont il a la charge. À ce titre, il peut refuser la publication d’un texte outrageant, diffamatoire, injurieux ou comportant des risques de troubles à l’ordre public, à la sécurité et à la tranquillité publique.
3 Communes de moins ou de plus de 3 500 habitants
– Dans les communes de moins de 3 500 habitants, les élus de l’opposition, comme ceux de la majorité, ont accès à la note de synthèse portant sur les délibérations relatives aux installations classées prévues à l’article L. 511-1 du Code de l’environnement.
– Dans les communes de 3 500 habitants et plus, ils ont accès, comme les conseillers de la majorité, à certaines informations à travers la note explicative de synthèse des dossiers. Par ailleurs, en vertu de l’article L. 2121-27 du CGCT, ils ont le droit de disposer, sans frais, du prêt d’un local commun. Celui-ci peut se situer en dehors de la mairie, selon les moyens de chaque commune. Ce local doit permettre l’examen des dossiers et, en tout état de cause, être conforme à son affectation.
4 Communes de plus de 100 000 habitants
Dans les communes de plus de 100 000 habitants, un local peut être affecté à des groupes d’élus qui peuvent, en sus, bénéficier de diverses prestations (exemple : matériel de bureau, frais de documentation, de courrier et de téléphone, affectation d’une ou plusieurs personnes) prises en charge par la commune dans une certaine limite. Enfin, comme ceux de la majorité, les élus de l’opposition ont accès à la formation dans les conditions définies par le conseil municipal.
Il est compliqué de transposer au conseil communautaire la notion d’opposition comme elle peut exister dans le conseil municipal.
Tout conseiller communautaire peut s’exprimer sur les affaires soumises à délibération, au cours des débats, et proposer des amendements aux projets de délibérations. Le règlement intérieur peut organiser le droit qui lui est reconnu de poser des questions orales relatives aux affaires de l’établissement public de coopération intercommunale. De plus, le président est tenu de convoquer l’assemblée sur demande écrite et motivée signée par un tiers au moins des membres du conseil et, le cas échéant, de mettre à l’ordre du jour les sujets faisant l’objet de cette demande.
• Guide du maire 2020, réalisé par l’AMF et téléchargeable sur le site internet : www.amf.asso.fr (réf. BW39956).
Cet article a été publié dans l'édition :
- Transformer des friches littorales en terres bio
- Urbanisme : l'exercice des compétences au sein du bloc local
- Subventions au covoiturage par les AOM : les décrets sont parus
- Hôpitaux : les élus défendent une offre de proximité
- Prendre en charge les troubles mentaux
- Exercice des pouvoirs de police spéciale : de nouvelles règles
- La région Normandie au chevet de ses entreprises
- Pacte des compétences : mieux s'accorder entre communes et EPCI
- Les communes nouvelles face à la crise épidémique
- Déconfinement
- Violences faites aux femmes : mobiliser les acteurs locaux
- Lutter contre le chômage de longue durée
- RH : les nouveaux défis des employeurs territoriaux
- Polices municipales - Des nouveautés sur l'armement des policiers municipaux et leur déontologie
- Recentrer la programmation des fonds structurels sur les besoins locaux
- Budget européen 2021-2027. Le temps presse mais pas pour tous
- Déconfinement - Les conditions de réouverture des fêtes foraines sont précisées
- Le télétravail gagnera du terrain
- Les règles de fonctionnement du conseil municipal
- Démocratie locale : les droits de l'opposition municipale
- Développer une micro-filière "du blé au pain"
Maires de France est le magazine de référence des maires et élus locaux. Chaque mois, il vous permet de décrypter l'actualité, de partager vos solutions de gestion et vous accompagne dans l'exercice de votre mandat. Son site Internet, mairesdefrance.com, vous permet d’accéder à toute l'information dont vous avez besoin, où vous voulez, quand vous voulez et sur le support de votre choix (ordinateur, tablette, smartphone, ...).