La région Normandie au chevet de ses entreprises
Le conseil régional a mis en place plusieurs dispositifs de soutien à destination des entreprises fragilisées par la crise économique consécutive à la crise sanitaire.
« “ Impulsion Relance Normandie ” prend la forme d’une subvention financée à hauteur de 40 % par la région et 60 % par les EPCI. Ce partenariat s’est formalisé par la signature de conventions entre le conseil régional et chaque intercommunalité volontaire », explique Alexandre Wahl, directeur général de l’Agence de développement pour la Normandie (2). « Depuis le début de la crise, la région a quasiment doublé son budget alloué à l’économie qui est l’une de ses compétences majeures. Ce dispositif vient en complément de 70 ME déjà mobilisés pour contribuer au FNS, à hauteur de 21 ME , et pour la mise en œuvre des différents dispositifs régionaux », précise-t-il. Concrètement, les modalités d’intervention seront identiques, quel que soit le territoire concerné. Les EPCI contribuent aux aides versées aux entreprises identifiées sur leurs territoires respectifs.
Parallèlement au dispositif « Impulsion Relance Normandie », la région et la Banque des territoires ont lancé, fin mai, « Relance + », une avance remboursable pour les entreprises (de 3 à 10 salariés) et les associations (1 à 20 salariés) ayant subi une perte d’au moins 30 % de leurs activités, et qui n’ont pas reçu d’aides par ailleurs. Le dispositif est abondé à hauteur de 13 ME par les deux partenaires. Les demandes de prêt peuvent se faire depuis le 2 juin et sont gérés par l’Agence de développement pour la Normandie. Autre mesure impulsée : la mise en place d’un « Prêt covid-19-trésorerie » que la collectivité abonde à hauteur de 10 ME. La région a augmenté le plafond du Fonds régional de garantie à 90 % sur tous les nouveaux prêts et rendu accessible le prêt croissance TPE aux entreprises de moins de trois ans.
Soucieuse d’apporter une solution aux besoins en fonds de roulement des entreprises, elle a mis en place un prêt baptisé « Rebond Normandie » (à hauteur d’1 ME) et décidé un report de six mois (octobre 2020) des échéances de remboursement de l’ensemble des prêts régionaux accordés aux entreprises, quel que soit le dispositif. Début juin, ce report de charges concernait « 598 entreprises et représente 11,2 M€ d’échéances cumulées sur six mois d’exercice », précise la région. « Nous avons maintenu les contrats et le paiement des entreprises prestataires et fournisseurs de la région », souligne Alexandre Wahl.
Relance industrielle
Aussi complet soit-il, ce dispositif peut encore s'avérer trop restrictif pour des entreprises de taille trop modeste pour accéder à certains dispositifs ou trop grandes pour d’autres. Or, selon la chambre de commerce et d’industrie Rouen Métropole, les indicateurs économiques témoignent de l’ampleur du choc économique actuel : chute de 60 % des créations d’entreprises (250 immatriculations d’entreprises en avril 2020 contre près de 650 le même mois en 2019) et près des 2/3 des entreprises qui ont recours au chômage partiel pour tout ou partie de leurs salariés (début mai). Dans ce contexte, la région a confié à Bernard Leroy, président de l’agglomération Seine Eure, l’élaboration d’une mission portant notamment sur la création d’une « nouvelle politique industrielle » dans les filières liées à la santé (recherche, production de médicaments, équipements et dispositifs médicaux) soutenue par l’État et la région. Il remettra son rapport mi-octobre.
(1) 1 000 euros pour les entreprises et indépendants n’ayant pas de salarié et 1 500 euros pour celles ayant 1 ou 2 salariés. https://bit.ly/2ObmSw8 (2) Lire aussi le guide Tous réunis autour des entreprises normandes ! que l’agence a publié. https://bit.ly/3g7c3qV
À noter : en complément des aides de l’État, la plupart des régions ont créé des dispositifs complémentaires aux entreprises impactées par la crise sanitaire parmi lesquelles les régions Occitanie (fonds l’OCCAL pour le tourisme, le commerce et l’artisanat), Auvergne Rhône-Alpes (plan de relance d’1 MdE en soutien à l’économie de proximité), Réunion (enveloppe de 80 ME pour le BTP, tourisme et TPE), Île-de-France (1,3 MdE pour l’économie régionale).
Cet article a été publié dans l'édition :
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