Le Port emploie des jeunes en service civique solidarité seniors
Avec 4 volontaires recrutés par an, la commune réunionnaise (33 000 habitants) lutte contre l'isolement des aînés, pour le maintien du lien intergénérationnel et l'insertion des jeunes.

« Au cinquième étage d’un HLM, beaucoup expliquent qu’ils ont du mal à sortir de chez eux et se sentent enfermés », explique le maire, Olivier Hoarau. En 2022, la ville s’est saisie d’une « opportunité » qui lui permet « d’intervenir à la fois en faveur des jeunes et des personnes âgées » : le service civique solidarité seniors (SC2S).
Depuis, avec l’appui de l’Association nationale pour le déploiement du SC2S (AND-SC2S), le centre communal d’action sociale (CCAS) lance chaque année un appel à candidatures pour accueillir quatre jeunes désireux d’agir au service de leurs aînés. Intégrés en binôme dans l’équipe de la maison des seniors du CCAS, ils participent à l’animation d’activités collectives – sorties, yoga, jeux… – et se rendent au domicile de personnes âgées qui rencontrent des difficultés à se déplacer.
Les jeunes en service civique leur portent un repas, passent un moment auprès d’elles pour échanger, partager une activité, les aider à sortir prendre l’air, marcher un peu, en s’adaptant à chaque situation et sous le contrôle des professionnels du CCAS et de l’AND-SC2S, qui assurent une sorte de double tutorat. « Les jeunes ne sont pas lâchés dans la nature.
L’appui de l’association est un gage de sécurité pour les équipes et il y a entre nous une véritable coopération pour que tout se passe le mieux possible », souligne Bruno Hoarau, directeur du CCAS du Port.
Expérience professionnelle
Le bénéfice principal pour les seniors, « c’est le contact humain », affirme le maire du Port. Parce qu’il contribue au « maintien du lien intergénérationnel », ce dispositif est « complémentaire et même nécessaire pour aller plus loin dans le bien vieillir », estime-t-il. Cerise sur le gâteau : l’investissement financier pour la commune est jugé faible au regard de « ce que nous apportons à ces personnes âgées ».
Le coût total pour la commune est estimé à 1 800 euros pour chaque jeune accueilli pendant huit mois – c’est la durée qui a été choisie par la commune, une mission de SC2S durant de six à douze mois. L’État prend en charge l’indemnité mensuelle et la couverture sociale des volontaires, l’AND-SC2S finance notamment une formation de six jours (lire ci-dessous).
Selon le directeur du CCAS, les jeunes engagés, souvent des jeunes femmes, sont « en transition », pour beaucoup « sortis du système scolaire » et en quête de leur voie… qui sera ou pas dans le domaine de l’aide à la personne, de l’action sociale. « C’est surtout une première expérience professionnelle », met en avant le maire, qui souligne le fait que ces jeunes acquièrent un savoir-être et des compétences liées à la conception et à la mise en œuvre de projets sociaux.
C’est parfois difficile pour le jeune de « vaincre sa timidité », de « prendre des initiatives » et de persévérer. D’où la nécessité de recruter les plus motivés et de bien accompagner les jeunes volontaires lors de leur mission, indique Bruno Hoarau. L’enjeu pour ce dernier est de « profiter de ce temps-là pour les mettre à l’aise, les familiariser avec le monde du travail ».
Et, de son point de vue, « la plus-value du service civique, c’est l’engagement citoyen » : « nous disons aux jeunes : “vous vous impliquez pour les habitants de votre territoire et, quel que soit votre métier futur, cela va vous accompagner tout au long de votre carrière” ».
Cet article a été publié dans l'édition :
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