Il reconvertit la cité industrielle

© Mairie de Fourmies

L'objectif de Mickaël Hiraux, maire de Fourmies (11 500 habitants, Nord), est de rendre la commune autonome en énergies renouvelables d'ici à 2050.

Le pari était audacieux car Fourmies n’est plus la cité qui, au XIXe siècle, a vu sa population quadrupler pour compter 15 000 habitants et 37 filatures de laine. Sa splendeur industrielle est définitivement révolue depuis plus de cinquante ans, avec un taux de chômage de 34 % au début des années 2000.

« Fin 2014, on m’a parlé du programme Rev3 (pour Troisième révolution industrielle) que la région et la chambre de commerce et d’industrie des Hauts-de-France venaient de lancer et qui mise sur la transition écologique, énergétique et sociale du territoire», se souvient Mickaël Hiraux. Rev3 mobilise des subventions pour soutenir les projets de transition. Mickaël Hiraux saisit l’opportunité et constitue, en 2015, une équipe Rev 3 dédiée de huit personnes, dirigée par Marie Henneron.
 

Autoconsommation collective

Après avoir installé les premières centrales photovoltaïques, la ville se dote d’un réseau de chaleur biomasse en 2022 qui alimente neuf bâtiments communaux en utilisant le bois issu de l’entretien des haies bocagères locales. Fourmies fonctionne avec une production d’électricité renouvelable en autoconsommation collective depuis 2018. Un deuxième réseau de chaleur, composé à 95 % d’énergie provenant de la biomasse, est programmé pour 2028 dans le quartier des Verreries (budget de 22 M€), une ancienne zone industrielle actuellement en cours de dépollution qui verra aussi la construction de 64 logements. «L’objectif est de franchir un cap dans la massification de la production de chaleur pour rendre la commune autonome en énergies renouvelables d’ici à 2050 », explique Mickaël Hiraux.

Parallèlement, il a engagé un programme ambitieux de rénovation thermique de la moitié du parc de 1 200 logements de l’office public de Fourmies Habitat entre 2020 et 2030 (budget de 25 M€). «Ce sont 174 logements, dans le cadre du nouveau programme national de rénovation urbaine – PNRU –, qui vont être démolis et reconstruits », poursuit-il. Ces travaux doivent permettre de lutter contre la précarité énergétique de ces logements qui ne sont pas chauffés de manière centrale mais individuellement, ce qui coûte très cher à leurs occupants.
 

Un Trophée du bâtiment passif

Une étude de l’Ademe met en lumière des enjeux importants de décarbonation et de pouvoir d’achat. La commune a demandé une prise en charge des travaux par l’État. Fourmies a aussi rénové, reconstruit ou agrandi quatre écoles primaires et maternelles. «Nous avons aussi créé en 2023 un tiers-lieu, le Central, à l’emplacement d’un ancien supermarché en impliquant, dès le début du projet en 2016, les habitants dans sa conception. Il fonctionne en autoconsommation collective d’électricité renouvelable et en production pour d’autres bâtiments communaux. Parmi ses missions : expliquer les enjeux écologiques, énergétiques et numériques et permettre à tous d’agir ! », se félicite Marie Henneron.

Enfin, Fourmies a construit et inauguré, en 2024, une salle polyvalente composée de 85 % de matériaux biosourcés, toute première «PassivHaus » des Hauts-de-France, autonome énergétiquement, et qui a reçu, en mars, le Trophée de l’innovation du bâtiment passif. Depuis dix ans, la ville, dont le budget annuel de fonctionnement est de 20 M€, a investi plus de 100 M€ pour initier sa reconversion.
 

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