Patrimoine bâti. Les soutiens pour le restaurer
Les communes se mobilisent aux côtés de plusieurs partenaires.

L’intérêt d’une telle protection résulte de la possibilité de bénéficier de subventions spécifiques de la part de l’État pour des projets d’étude, d’entretien, de répartition ou encore de restauration.
En contrepartie, les travaux sont placés sous l’étroite surveillance des agents du Contrôle scientifique et technique (CST) des services de l’État pour les biens mobiliers et, pour les biens immobiliers, de la Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) rattachée à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), et de l’Architecte des bâtiments de France (ABF).
Le rôle de la Fondation du patrimoine
À ce patrimoine s’ajoutent les nombreux éléments ni inscrits, ni classés (chapelles, lavoirs, moulins, calvaires…) qui présentent un intérêt nécessitant leur entretien et leur valorisation. Reste que l’entretien comme la restauration d’un bien patrimonial représentent un coût important au point de s’apparenter, parfois, à un «cadeau empoisonné » aux yeux de leurs détenteurs. «Nos communes rurales, qui abritent la majorité de ces édifices, n’ont plus les moyens de les entretenir », estime Jérémie Patrier-Leitus, député du Calvados.
Soulignant le «budget historique d’1,1 milliard d’euros alloué au patrimoine en 2023 » par l’État, le président du groupe d’études patrimoine et tourisme de l’Assemblée nationale rappelle que «la Fondation du patrimoine redouble d’efforts pour se porter au chevet de nos églises, nos moulins, nos lavoirs, nos ponts et nos fontaines qui contribuent à l’identité de la France ».
Parfois présentée comme le «premier acteur de la générosité en faveur du patrimoine », la Fondation du patrimoine aide en effet les propriétaires, qu’il s’agisse de collectivités locales, de particuliers ou encore d’associations, à restaurer le «petit » patrimoine de proximité. «Nous avons créé cette fondation pour mobiliser des fonds en faveur du patrimoine délaissé ou abandonné, qui n’intéressait personne », explique Bertrand de Feydeau, vice-président de la Fondation.
Lancement de souscription, mécénat, organisation de jeux «Mission Patrimoine » portés par Stéphane Bern et la Française des jeux (FDJ), la Fondation se mobilise. «Nous accompagnons chaque projet pour trouver des financements publics et privés afin que notre patrimoine culturel devienne une opportunité d’emploi, de découverte, d’éducation et de lien », précise-t-on à la Fondation.
Environ 80 % des projets aidés par la Fondation se situent dans des territoires ruraux. À Pont-Croix (1 586 hab., Finistère), c’est la restauration du «Petit séminaire », fermé depuis 1973, qui a mobilisé les élus soutenus par la Fondation via l’organisation d’une collecte, du mécénat d’une grande société d’assurance et le soutien de la Mission Patrimoine.
« Ce projet a permis à la fois un développement économique mais aussi le maintien et le développement certains commerces, confie son maire, Benoît Lauriou. Notre commune accueille de nouveaux habitants. Ce patrimoine, qui peut paraître un handicap ou un poids pour nos communes, constitue clairement un plus pour le développement du tourisme. »
L’élu invite ses collègues maires «à ne pas hésiter à s’entourer de partenaires, comme les autres collectivités, les conseils d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE), la Fondation du patrimoine ou encore les architectes des Bâtiments de France ».
Des associations spécialisées
D’autres structures peuvent aider les collectivités territoriales désireuses de conjuguer défense du patrimoine et appel aux bénévoles dans le souci de favoriser la citoyenneté. Comme Rempart et son réseau d’associations favorisant la mutualisation de pratiques et de savoir-faire pour contribuer au développement des acteurs et des territoires. «Pas besoin de compétences particulières pour participer à la restauration d’une chapelle, d’un lavoir ou d’une forteresse : nos animateurs sont là pour transmettre les techniques traditionnelles », explique la structure qui fédère aujourd’hui près de 180 associations locales réparties dans l’Hexagone.
Maisons paysannes de France, association fondée en 1965, mène aussi de nombreuses actions avec les enseignants, les architectes, les artisans, les maires et tous ceux que la survie du patrimoine culturel préoccupe. Cette structure met un point d’honneur à perpétuer les savoirs ancestraux en privilégiant l’emploi des matériaux naturels et locaux. «L’objectif, c’est de préserver ce patrimoine qui fait tout l’attrait de nos villages », explique Olivier Berthaut, jeune maçon qui a notamment contribué au guide de bonnes pratiques «Torchis » accessible sur le site de l’association.
« Puissions-nous faire que tous les enfants de France comprennent un jour que ces pierres encore vivantes leur appartiennent à la condition de les aimer », considérait André Malraux, alors ministre de la Culture, présentant à l’Assemblée nationale, son projet de loi de programme relatif à la restauration des grands monuments historiques, en 1962.
Un souhait qui est aujourd’hui largement partagé et relayé par les communes.
Suivez Maires de France sur Twitter: @Maires_deFrance
Raccourci : mairesdefrance.com/2210
Cet article a été publié dans l'édition :
- Aménagement. Préserver le foncier productif agricole
- Nouvelles brigades de gendarmerie: les élus s'interrogent
- France Travail. Quelle place pour les acteurs locaux de l'emploi ?
- AMF 46 - Journée identité numérique
- AMA - Zoom sur les correspondants incendie et secours
- ADM 64 - Lutte contre la violence à l'école
- AMF 05 - Soutien psychologique des élus
- AMF 21 - Rencontre avec les nouveaux maires
- AD 35 - Salon Terres&maires
- AD 51 - Carrefour des collectivités
- AD 67 - Salon
- Accessibilité : la France doit mieux faire
- Fonds européens. La région Bourgogne-Franche-Comté informe les maires
- Leader 2014-2022 : il reste des crédits !
- Green deal : valoriser les initiatives locales
- Développement rural : mise en place des GAL
- Erasmus : la France plébiscite le programme
- Eau et assainissement : les élus préparent le transfert
- La métropole européenne de Lille construit une autoroute de la chaleur
- À Vire Normandie (Calvados), un musée à hauteur d'enfant
- Avec la fibre, Pleaux retrouve de la vitalité
- Sécheresse : un élu sarthois plaide la cause des habitants
- Dix conseils pour assurer sa sécurité numérique
- Feux de forêt : faire respecter les obligations de débroussaillement aux habitants
- Patrimoine : recenser les objets culturels communaux pour mieux les protéger
- Travailler avec Lire et faire lire
- Patrimoine bâti. Les soutiens pour le restaurer
- Les polices de la circulation et du stationnement
- Référents déontologues : nomination
- Amortisseur électricité : l'attestation est repoussée au 30 juin 2023
- Gens du voyage : gestion des grands passages
- Le maire peut-il renoncer à célébrer un mariage en cas de débordements ?
- Une commune ou un EPCI doivent-ils tenir un répertoire d'informations publiques ?
- Feux d'artifice : quelle est la règlementation ?
- Feux de forêt : une instruction mobilise les acteurs locaux avant l'été 2023
- Une loi valide la fusion des filières REP emballages ménagers et papiers
- Sport. Extension de la pratique au collège dès septembre
- Jeux olympiques et paralympiques 2024. Plan d'action pour l'animation territoriale
- Intercommunalité : le blues des "petits" maires
- Le remplacement des conseillers communautaires
- Le maire et la restitution
Maires de France est le magazine de référence des maires et élus locaux. Chaque mois, il vous permet de décrypter l'actualité, de partager vos solutions de gestion et vous accompagne dans l'exercice de votre mandat. Son site Internet, mairesdefrance.com, vous permet d’accéder à toute l'information dont vous avez besoin, où vous voulez, quand vous voulez et sur le support de votre choix (ordinateur, tablette, smartphone, ...).