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Maires de France
Solutions locales
février 2021
Social

Créer un service délocalisé au service des jeunes

Vallons de Haute Bretagne Communauté (18 communes, Ille-et-Vilaine) propose à huit de ses communes l'intervention d'une animatrice itinérante auprès des adolescents. Par Sophie Le Gall

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La communauté a confié le service à une association. Celle-ci adapte les projets d'animation et d'activités à l'âge des jeunes.
Après une phase d’expérimentation de trois ans qui s’est révélée fructueuse, Vallons de Haute Bretagne Communauté a lancé, en septembre 2019, une action d’animation jeunesse « délocalisée » dédiée au public des 12-18 ans résidant dans huit des communes membres (La ­Chapelle-Bouëxic, Bovel, Comblessac, Saint-Séglin, Louhetel, Les Brulais, Lohéac et Saint-Malo-de-Phily), d’autres communes étant dotées d’espaces jeunes. « Dans ce secteur très rural de notre territoire, les adolescents sont souvent éloignés des structures d’animation et de ­loisirs ou encore des équipements culturels. Ils ne peuvent s’y rendre pour une question de mobilité. Nous avons eu envie de leur apporter cette offre de service, même pendant les vacances scolaires, et de répondre à l’interrogation des élus face à l’oisiveté de certains de leurs jeunes », explique Florence Rigaud, vice-présidente de la communauté et adjointe au maire de Mernel (1 100 hab.). 
Le service représente un budget annuel de 49 000 euros. Les communes peuvent participer à la logistique en mettant à disposition un local communal ou du matériel. Le maire de La Chapelle-Bouëxic (1 500 hab.), Roger Morazin, a accueilli positivement la proposition de la communauté : « Nous nous situons à environ 10 km de Val-d’Anast (4 000 hab.) où est localisé le centre social et culturel intercommunal qui propose un programme jeunesse attractif. Une distance qui ne permet pas à nos jeunes de s’y rendre de façon autonome. Une activité sur la commune est donc la bienvenue. Les jeunes sont encadrés par une animatrice, les parents peuvent donc se sentir en confiance. » 

Partir des besoins des jeunes

La communauté a délégué ce service d’animation à l’association Léo Lagrange (lire ci-dessous). Même si la crise sanitaire liée à la Covid-19 a pesé sur le lancement du dispositif, l’animatrice missionnée par l’association pour assurer une présence régulière sur chacune des huit communes, Méryl Isaac, a commencé à se présenter dans les communes auprès des jeunes et des élus. Elle est restée en contact avec eux via les réseaux sociaux pendant les périodes de confinement. Pour chaque commune, la jauge potentielle du public est fixée à moins d’une demi-douzaine d’adolescents et même parfois un seul. « Notre objectif n’est ni de faire de l’occupationnel, ni d’être un outil de contrôle, explique Léandre ­Boisneault, directeur de la mission Léo Lagrange. Il s’agit de faire émerger les besoins des jeunes, leurs envies, d’accompagner leurs projets. Nous proposons des activités sportives, manuelles, de convivialité, etc., mais aussi des entretiens individuels. L’animatrice déambule dans la commune, passant dans les endroits où les jeunes se retrouvent. Ces temps d’animation peuvent aider le jeune à s’exprimer, à exercer sa citoyenneté et pourquoi pas, à s’investir plus tard dans sa commune. » 
L’intervention de l’animatrice est organisée sur des temps différents, selon les tranches d’âge, en semaine pour les 12-15 ans, le samedi pour les plus de 15 ans en étant davantage axée sur l’accompagnement de projet individuel pour ces derniers. Un calendrier par zone est en cours d’élaboration pour faciliter la compréhension de la présence de l’animatrice sur chaque zone. Dès que cela sera possible, Méryl Isaac envisage des sorties à Rennes (elle dispose d’un mini-bus), « toujours très prisées des jeunes », mais aussi de « leur faire découvrir des ressources locales plus proches d’eux. Par exemple, le cinéma de Maure-de­Bretagne, qui fait partie de la communauté, propose une programmation jeunesse et cherche précisément à développer sa fréquentation ». Pour accompagner les jeunes dans l’appropriation de leur territoire, elle envisage d’organiser un circuit à vélo « à la rencontre notamment des apiculteurs ». 
 

Léo Lagrange mise sur l’itinérance 
De sa propre initiative ou à la demande de collectivités, l’association Léo Lagrange (27 000 jeunes accompagnés en 2019) développe des dispositifs d’animation jeunesse itinérante, en secteur rural et dans les quartiers politique de la ville. Ainsi, à Pithiviers (45), deux animateurs vont aux devants des 12-25 ans, au pied des immeubles. La fondation intervient aussi dans des maisons de quartiers, centres sociaux et accueils de loisirs, pour promouvoir «un temps d’engagement, d’émancipation et stimuler 
la mixité sociale ».
Contact
Léandre Boisneault, directeur de la mission Léo Lagrange.
Tél. 02 99 92 46 84. www.leolagrange.org

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°387 - FEVRIER 2021
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