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Maires de France
Solutions locales
décembre 2019
Écoles, éducation, alimentation

Le bus PMI va à la rencontre des publics isolés

Le conseil départemental des Yvelines a réorganisé son dispositif de protection maternelle infantile (PMI) en mettant un bus itinérant à la disposition de onze communes rurales.

Illustration
© CD78/Nicolas Duprey
Lancée pour compenser la fermeture de 40 centres de PMI, l'unité mobile fait une halte, en fonction des besoins, une à deux fois par mois dans chaque commune.
Le bus rose flashy de la protection maternelle et infantile (PMI) ne passe pas inaperçu ! Voilà plus de deux ans que cette unité mobile de consultation sillonne les routes des Yvelines pour desservir Bonnières-sur-Seine, Beynes, Saint-Arnoult-en-Yvelines, Septeuil, Maule, Bréval, Ablis, Saint-Rémy-lès-Chevreuse, Freneuse et Magny-les-Hameaux… À l’intérieur, un médecin et une infirmière puéricultrice accueillent gratuitement les enfants de 0 à 6 ans et leurs familles. 
Cette initiative, lancée par le conseil départemental, a fait suite à la fermeture, en 2015, d’environ 40 centres PMI sur les 63 dont disposait les Yvelines. Olivier Lebrun, maire de Viroflay et vice-président délégué à la famille au conseil départemental des Yvelines, en explique les raisons : « Certains centres n’ouvraient que deux ou trois heures par semaine. Cela pouvait engendrer de la frustration chez les parents. Et notre personnel se déplaçait sans cesse d’un centre à l’autre. Le bus leur a permis de gagner en confort de travail. » La restructuration du réseau par le département a permis de garder 24 centres, avec des horaires d’ouverture très large, du lundi matin au vendredi soir, et de compenser les fermetures par la solution ambulatoire. Le bus, qui dessert en priorité des zones isolées à forte natalité, éloignées des centres de PMI, se rend, en fonction des besoins, une ou deux fois par mois dans chaque commune. Les consultations se font sur rendez-vous. 

Débuts difficiles

L’enjeu est d’importance : la PMI assure une mission essentielle de prévention, permet de mettre à jour les vaccinations et de détecter d’éventuels handicaps. Sans oublier le rôle social via un soutien à la parentalité. Après une première année de tâtonnements en 2017, 2018 a marqué le véritable démarrage du dispositif : «plus de 1 500 consultations ont été effectuées, précise Olivier Lebrun. Cela répond à nos attentes. » Au total, l’équipe mobile a accueilli 435 enfants l’an dernier. Le département consacre 158 000 e au bus sur une année (156 000 e de frais de personnel et 2 000 e de carburant et entretien du véhicule), soit une somme équivalente pour le fonctionnement des centres de PMI.

435
enfants ont été accueillis en 2018 
au cours de 1 500 consultations.


Si aucune convention ne lie le département et les communes, une nécessité s’impose cependant pour ces dernières : accueillir le public avant consultation dans une salle d’attente chauffée. À Septeuil, on se réjouit du passage du bus un lundi par mois : « Auparavant, les parents devaient se rendre au centre PMI de Méré, à environ 15 km, fait observer Dominique Rivière, maire de Septeuil. Or, aucune ligne directe de transport ne dessert cette ville, ce qui n’était pas sans poser des problèmes pour ceux qui ne disposaient pas de moyens de locomotion. Les parents que je croise sont réellement satisfaits de pouvoir disposer de ce service qui, je l’espère, perdurera. » Pour recevoir les familles en attente d’une consultation, la mairie met à disposition la salle du conseil municipal, le chauffeur du bus crée le premier contact et l’accueil.
À Magny-les-Hameaux, dernière commune à être entrée dans le dispositif en 2019, le maire, Bertrand Houillon, est plus circonspect : « Je suis prêt à reconnaître que ce bus peut être une avancée pour les communes isolées. Dans notre cas, c’est une solution a minima car notre centre PMI a été fermé en 2015 sans concertation avec le département. Le suivi des enfants en a pâti. »
Dans le futur, le conseil départemental envisage de mettre sur la route un second bus PMI pour desservir de nouvelles communes ainsi que deux autres bus permettant aux habitants des communes isolées d’accéder aux services départementaux (insertion, emploi).

Thierry GUERRAZ

 

Les PMI en danger
« Pour sauver la PMI, agissons maintenant ! » Tel est le titre du rapport (1) que la députée de Seine-et-Marne, Michèle Peyron, a remis au gouvernement le 13 juin. Si son organisation n’est pas réformée en profondeur, la PMI est, selon elle, menacée dans son existence même. En cause, les missions sans cesse croissantes dévolues à la PMI sans que les financements suivent la même courbe. Le rapport souligne ainsi «une érosion des moyens de la PMI de l’ordre de 25 % en dix ans accompagnée d’une baisse de 45 % du nombre d’enfants consultés ». Face à ce constat, la députée suggère de mettre en place très vite 
« un plan national PMI » avec un nouveau partage des rôles entre les départements, les CAF et l’État. 
(1) https://solidarites-sante.gouv.fr

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°374 - Décembre 2019
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