À L'Union, des citoyens participent au budget voirie
La commune (Haute-Garonne, 11 660 hab.) a confié la gestion de 10 % du budget voirie à 15 citoyens volontaires tirés au sort. Une expérience pédagogique.

Depuis 2019, cette commission se réunit tous les deux mois. Ses membres proposent des projets en matière de voirie et étudient les demandes émanant des habitants. 50 volontaires se sont manifestés à la suite d’un appel à candidatures lancé dans le journal municipal, fin 2018. 15 personnes ont été tirées au sort pour siéger au sein de la commission, complétées par 15 suppléants. «Nous n’avons pas prévu de quotas car l’essentiel est que ce soit des gens motivés, explique Yvan Navarro. Nous avions peur que la composition soit essentiellement masculine et âgée, mais il y a aussi des femmes et des jeunes. » Carole Ferré, habitante de L’Union depuis trois ans, en fait partie : « j’avais envie de participer à la vie de la commune, d’améliorer et de sécuriser la voirie », témoigne cette conductrice de bus.
La commission compte aussi 5 élus, la police municipale et des techniciens de la voirie, dont notamment le responsable de la voirie du pôle territorial de Toulouse Métropole. « C’est un homme-clé car il nous apporte des réponses techniques ou des chiffres qui peuvent nous calmer, explique Pierre Audiffren, membre de la commission habitant L’Union depuis 1982. Quand on dit “ce serait bien de faire ça” et qu’il répond «ça coûte 100 000 € », soit la totalité du budget, on réfléchit à ce qu’on peut faire de mieux ! ».
Motivant et responsabilisant
Le consensus n’est pas toujours de mise et les membres de la commission font des arbitrages. Cela a été le cas avec une demande de protection pour la sortie en vélo d’une impasse débouchant sur une grande route afin de rattraper une piste cyclable 20 mètres plus loin. « Nous sommes allés voir sur place, nous avons demandé des devis, discuté avec le technicien de Toulouse Métropole, raconte Carole Ferré. Il y avait deux solutions (dos d’âne ou prolongement de la piste cyclable sur le trottoir) chiffrées à 35 000 ou 70 000 €. Nous avons trouvé que le coût était trop élevé pour quelques personnes et le projet a donc été mis de côté. »
Les normes et règles à respecter ainsi que le coût réel des aménagements ont été une surprise pour des membres de la commission. « Les gens partaient au début avec beaucoup de générosité que la réalité a tempéré. À tel point qu’il faut maintenant les encourager à dépenser l’enveloppe », souligne l’adjoint à la voirie. «Un budget de 100 000 €, c’est 5 ou 6 passages piétons, on ne peut pas faire de très grosses choses », objecte Pierre Audiffren, consultant environnement. Cependant, les projets les plus coûteux peuvent être transférés sur le budget voirie général de la commune, comme pour l’aménagement des allées de Roncevaux en voie verte ou la transformation d’un stop en ralentisseur de 30 mètres qui dépassait le budget de la commission. « C’est quand même motivant et responsabilisant car on sort du “y’a qu’à, faut qu’on”, conclut-il. Les personnes de la commission apprennent le métier d’élu. C’est pédagogique. »
À Toulouse, dans le cadre du contrat de ville, 850 000 € sont consacrés à des réalisations dans 16 quartiers prioritaires proposées par les habitants à la suite d’un appel à projets lancé par la commune. Sur 154 idées proposées, 96 ont été retenues puis 30 ont fait l’objet d’une étude de faisabilité avant d’être soumises au vote des Toulousains. Le vote, qui s’est terminé le 15 octobre, a distingué notamment l’aménagement d’une piste cyclable pour relier un quartier à une zone verte (390 000 €), une aire de jeux sécurisée pour les moins de 3 ans (45 000 €), l’aménagement de jardins urbains maraîchers (107 000 € et 199 000 €).
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Cet article a été publié dans l'édition :
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