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Maires de France


Solutions locales
01/12/2019
Environnement

Une régie agricole pour manger bio

Cussac-Fort-Médoc (Gironde, 2 200 hab.) ambitionne de devenir un village « 100 % bio et local ». La création d'une régie agricole communale constitue une première étape.

Illustration
© Mairie de Cussac-Fort-Médoc
Sur un domaine de 3 000 m2, la régie agricole a déjà produit et livré ses premiers légumes (citrouilles, tomates, courgettes...) en mai pour alimenter la cantine.
A Cussac-Fort-Médoc, le « circuit court » n’a jamais aussi bien porté son nom. Les enfants qui fréquentent la cantine scolaire consomment des légumes qui ont poussé dans le champ d’à côté, ou plutôt sur le terrain de la régie agricole communale. « Nous avons le projet global d’un village 100 % bio et local, en commençant par la cantine. Nous sommes actuellement à 30 % de repas bio et nous ambitionnons d’atteindre progressivement les 100 % », explique le maire, Dominique Fédieu, viticulteur bio de métier. Cussac-Fort Médoc s’est engagé dans la voie de l’alimentation bio en 2010, en passant un accord avec une ferme fournissant de la farine bio pour le pain de la cantine, puis en servant un repas bio par semaine en faisant appel à des fournisseurs. Avant de lancer, en 2018, la création d’une régie agricole communale, en prenant exemple sur la commune de Mouans-Sartoux (06), précurseur en la matière. « Il y a bien des ressources locales en bio, même si notre département n’est pas le plus avancé dans ce domaine, mais les maraîchers ne sont pas intéressés par le marché que nous représentons. Notre demande est trop petite – environ 200 repas par jour et 70 en période de vacances scolaires –, ou alors nous sommes trop éloignés, cette distance entraînant des coûts de livraison. La solution a donc été de produire nous-mêmes », souligne l’élu. 

50 %
c’est la part du financement apporté 
par le conseil départemental de la Gironde pour lancer la régie agricole.

La régie agricole dispose pour l’heure de 3 000 m2, dont 750 m2 de jardin partagé destiné aux habitants et aux scolaires. Les terrains exploités devraient bientôt atteindre les 7 500 m2 et enfin l’hectare, surface nécessaire pour fournir la cantine en 100 % bio. « Ce projet nous a permis de développer une activité hyper locale, de soutenir le développement économique du village. Nous ne rentrons pas en concurrence avec des acteurs locaux et ces terrains ne servaient pas et n’intéressaient pas les producteurs du fait de leur petite surface », se félicite le maire. 

Un maraîcher municipal

Les terrains donnent déjà divers légumes en attendant que le verger arrive à maturité. L’introduction de la production dans les menus de la cantine a été possible grâce à la bonne entente entre la mairie et la société prestataire qui prépare, sur place, les repas. Le maraîcher municipal, recruté spécifiquement pour ce projet et intégré au service technique de la commune, informe la cantinière de l’arrivage des produits frais et cette dernière adapte les menus en conséquence. « Il a juste fallu faire un peu d’initiation au goût pour que les enfants apprennent à apprécier les légumes ». 
Dans sa démarche, Cussac-Fort-Médoc est soutenu par le conseil départemental de la Gironde. «Nous accompagnons, sur appel à candidatures, dans le cadre de notre démarche Labo Mobiles, des communes ayant un projet de transition sociale ou écologique à ambition radicale : 100 % bio comme à Cussac, territoires zéro chômeur de longue durée… Pendant un an, nous avons aidé la commune à écrire sa feuille de route et à rassembler l’ensemble des acteurs concernés. Nous avons aussi participé à l’organisation de visites de terrain, notamment pour mobiliser les habitants », explique Justine Bosredon, chargée de mission Agenda 21 au conseil départemental. Le département a aussi financé à hauteur de 50 % l’investissement nécessaire pour lancer la régie agricole, soit un budget d’environ 18 000 e.  

Sophie LE GALL

Un minimum de 20 % de bio d’ici 2022
La loi du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible (loi Egalim) instaure l’obligation de ­servir, d’ici le 1er janvier 2022, des repas notamment «dans les restaurants collectifs dont les personnes morales de droit public ont la charge » qui comprennent une part au moins égale à 50 % de ­produits issus de filières durables et de qualité dont au moins 20 % de produits issus de l’agriculture biologique. Par ailleurs, la loi encourage la lutte contre le gaspillage alimentaire en autorisant la restauration collective à faire des dons. Depuis le 1er novembre 2019, les cantines doivent aussi, en application de la loi, servir un menu végétarien par semaine. Une mesure qui s’applique à titre expérimental pendant deux ans.

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°374 - Décembre 2019
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