Le handicap ne s'arrête pas entre midi et deux
À Meudon (Hauts-de-Seine, 46 000 hab.), des animateurs formés à l'accueil d'enfants handicapés peuvent intervenir sur les temps péri ou extra-scolaires.

L’accompagnement doit en tout cas être individualisé. C’est le travail du référent loisirs et handicap, dédié à l’accueil des enfants en situation de handicap sur tous les temps péri et extra-scolaires. «Nous ne sommes pas forcément informés du handicap lors de l’inscription de l’enfant. Donc, la première porte d’entrée est son arrivée à l’école, si le handicap se voit ou non, ou s’il se déclare », précise l’élue qui recommande cependant aux familles de déclarer le handicap le plus tôt possible pour optimiser la prise en charge de l’enfant. Ces recommandations ont été ajoutées à la nouvelle version du Guide ville handicap de la collectivité (1).
La maison départementale du handicap (MDPH) décide le type d’accompagnement dont l’enfant a besoin pour sa scolarisation. Ensuite, l’Éducation nationale doit mobiliser les moyens et les mettre à disposition des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). La MDPH notifie le cadre de leur intervention, en mentionnant si elle peut l’étendre au temps périscolaire. Cependant, si les MDPH peuvent notifier l’intervention d’un AESH sur le temps de midi, ce n’est pas encore la règle générale. Et de la notification à la mise en œuvre, rien n’est non plus garanti « car l’Éducation nationale a encore tendance à considérer qu’il revient alors aux collectivités de payer cette mise à disposition », constate Virginie Lanlo.
Meudon renforce l’accompagnement sur ces temps en recourant à des animateurs formés pour cela, surtout sur les temps de midi. «C’est l’une des plus grandes difficultés, avec les enfants souffrant de syndromes autistiques notamment », pointe l’élue. D’autant que la ville compte deux classes spécifiques, une en maternelle et une en élémentaire, pour la scolarisation d’enfants autistes.
Accompagner
Sur le midi, la ville mobilise 5 à 6 animateurs en renforcement d’équipe pour accompagner des enfants en situation de handicap, dont 4 AESH. Le mercredi, 5 animateurs viennent en appui notamment pour les enfants autistes qui sont présents le matin en accueil de loisirs sans hébergement (ALSH). Pendant les vacances, la ville fait «du cas par cas » en fonction des enfants handicapés présents. Les temps en ALSH bénéficient d’une aide supplémentaire de la CAF qui compense en partie le budget alloué par la commune.
« C’est nécessaire et cela nous paraît évident », reprend Virginie Lanlo, qui partage l’essentiel des propositions de Sébastien Jumel, dans un rapport rendu en juillet au nom de la commission d’enquête sur l’inclusion des élèves handicapés dans l’école et l’université de la République, quatorze ans après la loi du 11 février 2005. Le député de la Seine-Maritime demande que « les moyens s’adaptent aux besoins et non l’inverse ». Il « juge qu’il est grand temps de clarifier la responsabilité du financement de l’accompagnement des élèves en situation de handicap sur les temps péri et extra-scolaires en la faisant peser exclusivement sur l’État ». Car il a relevé de fortes disparités. Représentant l’AMF au Comité national de suivi de l’école inclusive, installé en juillet par le gouvernement, Virginie Lanlo veut croire que la promesse de l’État de mobiliser les AESH auprès des enfants se traduira dans les faits.
(1) https://fr.calameo.com/read/000327689057f1befdf25
Un dispositif territorialisé
Depuis la rentrée, 3 031 pôles inclusifs d’accompagnement localisés dans les académies ont été déployés et 100 services départementaux de l’Éducation nationale ont activé une cellule de réponse aux familles dans les 24 heures. Les AESH sont recrutés en CDD (transformé en CDI au bout de six ans), puis affectés aux écoles, en fonction des besoins d’accompagnement d’élèves en situation de handicap. Enfin, les agences régionales de santé doivent installer, à titre expérimental, des équipes mobiles d’appui médico-social pour scolariser des enfants à besoins particuliers.
Suivez Maires de France sur Twitter: @Maires_deFrance
Cet article a été publié dans l'édition :
- Urbanisme : est-il possible de limiter les sols artificialisés ?
- À L'Union, des citoyens participent au budget voirie
- Transfert de la compétence assainissement au 1er janvier 2020 : quelles sont les modalités du transfert des pouvoirs de police spéciale au président de communauté ?
- Sécurité des ponts : la question du financement demeure prégnante
- Municipales 2020 : préparer les opérations électorales
- Les communes peuvent exiger des plateformes la liste des meublés mis en location
- Un mode d'emploi pour la mise en œuvre des contrats de transition écologique
- Le handicap ne s'arrête pas entre midi et deux
- Renforcement de la lutte contre le gaspillage alimentaire
- Frais de scolarité : de nouvelles obligations pour les maternelles privées
- Loi fonction publique : les mesures clés pour les EPCI et les communes nouvelles
- Faciliter la mobilité, un premier pas vers l'emploi et l'insertion
- Décret « trottinettes » : de la souplesse laissée aux maires sur les règles de circulation
- Une régie agricole pour manger bio
- Le bus PMI va à la rencontre des publics isolés
- Quel impact des cités éducatives ? La parole aux élus
- Fonction publique : les dispositions relatives aux contractuels
- Appliquer le dispositif "Grand froid" au niveau local
- Bibliothèques et médiathèques deviennent des tiers-lieux
- Brexit : aider les PME de son territoire à se préparer
Maires de France est le magazine de référence des maires et élus locaux. Chaque mois, il vous permet de décrypter l'actualité, de partager vos solutions de gestion et vous accompagne dans l'exercice de votre mandat. Son site Internet, mairesdefrance.com, vous permet d’accéder à toute l'information dont vous avez besoin, où vous voulez, quand vous voulez et sur le support de votre choix (ordinateur, tablette, smartphone, ...).