« Rouler solidaire » pour rompre l'isolement
À Longuenée-en-Anjou (Maine-et-Loire, 6 500 habitants), le CCAS gère une solution de transport, basée sur la solidarité et le bénévolat, qui facilite la mobilité en milieu rural.

Depuis 2018, les demandes de transport progressent chaque année. Le service répond surtout aux besoins des personnes âgées qui ne peuvent plus conduire. Il fonctionne du lundi au vendredi, selon les disponibilités des bénévoles. Sauf urgence, les demandes doivent se faire 7 jours avant le déplacement souhaité. Ce service ne peut se substituer à une prise en charge médicale, ni aux déplacements habituellement assumés par des aides à domicile ou nécessitant un personnel qualifié. Les personnes véhiculées versent au conducteur bénévole une indemnité kilométrique de 2 € l’aller/retour si elles restent dans un rayon de 4 km. Au-delà, chaque kilomètre supplémentaire est facturé 0,50 €. Les frais de stationnement et de péage sont à la charge de la personne transportée.
Accompagnement
Une partie des déplacements sont internes aux 4 communes où sont répartis les services publics, les structures médicales (kiné, médecin, infirmier, dentiste…) et les commerces. «Néanmoins, les trois quarts des déplacements sont à destination d’Angers », précise Florence Lucas. Ainsi, 21 % des usagers se rendent dans une clinique pour une consultation médicale, 8 % chez un médecin spécialisé, une audioprothésiste… 2 % des habitants utilisent ce service pour aller à la banque, chez un notaire, un opticien. Pour maintenir un lien de proximité, le CCAS a souhaité que les prises de rendez-vous s’effectuent dans chaque mairie, qui met en relation le demandeur avec le conducteur (il en existe 23 actuellement). Des effectifs qu’il faut renouveler régulièrement. «Il s’agit de jeunes retraités qui finissent, eux aussi, par ne plus pouvoir assurer ces missions. » D’autant que le CCAS s’engage à ce qu’ils accompagnent les personnes jusqu’à leur lieu de rendez-vous. Ce qui induit de les attendre avant de les raccompagner à leur domicile. Le temps d’attente du bénévole entre l’aller et le retour ne doit pas excéder 1h30.
Ce service pallie l’insuffisance de transports publics. La commune est très peu desservie par le réseau urbain d’Angers. De plus, l’accès aux transports publics est complexe. « Une ligne dessert deux des quatre communes, mais ne les relie pas entre elles. Pour se rendre de La Meignanne à La Membrolle, il faut aller à Angers et prendre une autre ligne de bus. Impossible pour des personnes qui marchent mal », indique Florence Lucas.
Christine CABIRON
www.longuenee-en-anjou.fr/transport-solidaire/
La communauté de communes de Chinon Vienne Loire (37) a, elle aussi, créé un service de transport solidaire (1) en 2019. «Sur 21 000 habitants, plus de 7 000 ont plus de 60 ans, explique Geneviève Gabillaud-Mortier, responsable du pôle senior au centre intercommunal d’action sociale (CIAS). « Les besoins de mobilité sont très importants. Les personnes ont besoin de se rendre chez le médecin, le coiffeur ou au cimetière, de faire des courses. Des voisins bienveillants leur rendent ce service, mais elles ne veulent pas en abuser. » Ce service a été confié à une association loi 1901. Des adjoints, conseillers municipaux… sont chargés d’informer la population de son existence et de transmettre les coordonnées des conducteurs bénévoles (35 à ce jour). Pour y accéder, les usagers doivent s’acquitter d’une cotisation de 5 €/an et payer 0,35 €/voyage.
(1) www.chinon-vienne-loire.fr/transport-solidaire/
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Cet article a été publié dans l'édition :
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