TER : les Hauts-de-France préparent la concurrence
L'ouverture à la concurrence des trains express régionaux dans la région, d'ici à la fin 2023, n'entraînerait pas de fermeture de gares, ni de hausse des tarifs.
Ces secteurs ont été choisis car ils ont trois critères en commun. Les infrastructures ferroviaires sont en bon état. De fait, le trafic ne sera pas impacté par des périodes de travaux. Ceux engagés par la Région sur l’étoile de Saint-Pol seront, pour leur part, achevés en 2023. Deuxième critère : ces lots sont relativement isolés du reste du réseau ferroviaire. L’intérêt ? Limiter les connexions avec les trains exploités par la SNCF et ainsi réduire les risques de perturbation liés à des défaillances (pannes, retards…). Enfin, ces trois lots sont empruntés chaque année par 346 millions de passagers. Un élément susceptible d’intéresser les nouveaux opérateurs.
Quinze opérateurs sur les rangs
Outre l’amélioration de la qualité de service, les nouveaux entrants devront relever des défis différents selon les lots. Sur le premier (Paris-Beauvais), la région souhaite une accélération des temps de trajet, réclamée par les usagers. Sur le second (Étoile de Saint-Pol), le challenge consistera à expérimenter de nouvelles formes de distribution des titres de transport en gare et améliorer la maintenance de l’infrastructure. Concernant le lot de l’étoile d’Amiens (le plus important avec 3,4 millions de trains/km, 111 gares et 186 millions de passagers/an), les candidats devront proposer des solutions pour garantir la ponctualité. Ils devront également «verdir » les lignes car beaucoup d’entre elles ne sont pas électrifiées. L’idée : tester des trains qui polluent moins.
La région prévoit d’achever la rédaction du cahier des charges en mai/juin 2020. D’ores et déjà, une quinzaine d’opérateurs ferroviaires se sont déclarés intéressés par ces marchés. Mais pour les décrocher, ils devront mettre en œuvre la règle des «3A » (être assis, à l’heure et averti), le standard de qualité de service de la région. « Actuellement, les TER ne fonctionnent pas bien avec la SNCF : les trains ne sont pas à l’heure et les usagers ne sont pas informés. Par conséquent, nous souhaitons challenger la SNCF pour qu’elle se réforme », explique Franck Dhersin, vice-président régional en charge des transports et des infrastructures. « Nous ne cherchons pas à réaliser des économies en ouvrant une partie des TER à la concurrence. Si nous en faisons, nous les réinvestirons pour améliorer le service. » La région affirme qu’elle imposera aux nouveaux opérateurs les mêmes conditions d’exploitation et financières figurant dans la convention signée avec la SNCF. « Ni plus, ni moins. Si les nouveaux opérateurs sont bons, ils gagneront de l’argent. Si ce n’est pas le cas, ils paieront des pénalités. Ce n’est pas une ouverture au rabais », souligne l’élu.
Attribution fin 2021- début 2022
Autre garantie : «L’ouverture à la concurrence n’entraînera aucune fermeture de gares ni de lignes », affirme le vice-président. Le nombre de dessertes ne sera pas non plus revu à la baisse. Au pire, il restera inchangé ; au mieux, il sera augmenté. Enfin, pas question d’accorder aux nouveaux opérateurs la liberté tarifaire. «La tarification restera entre les mains de la région. C’est l’autorité organisatrice qui continuera de fixer les tarifs et il n’est pas prévu de les augmenter. Notre objectif n’est pas de permettre à des opérateurs privés ou publics de s’enrichir mais d’offrir le meilleur service possible », indique Franck Dhersin.
Au moment de la remise des offres, la région prévoit d’informer «plus en détails » les maires des communes concernées par l’ouverture à la concurrence. Une fois l’appel à candidature publié, la procédure durera entre 18 et 24 mois. Période pendant laquelle la région effectuera une première sélection des candidats. L’attribution des marchés est prévue fin 2021-début 2022. Les premiers trains privés sont attendus pour décembre 2023. Actuellement, les Hauts-de-France consacrent 1,1 milliard d’euros aux transports, dont 500 M€ pour les TER et 350 M€ pour les cars. Ce réseau est emprunté quotidiennement par 110 000 personnes.
Cet article a été publié dans l'édition :
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