Des écoliers « champions » du tri à la cantineÂ
Saint-Pierre-lès-Elbeuf (Seine-Maritime, 8 000 habitants). À la cantine, les élèves peuvent choisir une portion adaptée à leur appétit pour réduire le gaspillage alimentaire.

La commune a donc décidé de leur proposer, lors de leur passage au self, de choisir la portion adaptée à leur appétit : une petite, une moyenne ou une grande, sachant que les enfants peuvent se resservir. Des écoliers volontaires, revêtus de tabliers, passent entre les tables pour expliquer la démarche, commenter le menu et aider les plus jeunes à couper leur viande. Ces « petits ambassadeurs » sont assistés d’un animateur, dont le rôle est d’apprendre aux élèves à bien écouter leur corps, pour savoir de quelle portion ils ont besoin pour combler leur appétit. Les agents de la restauration municipale et les équipes en charge de l’animation du temps de midi ont aussi été formés pour sensibiliser les enfants à la lutte contre le gaspillage.
À la fin de leur repas, pour bien prendre conscience de ce qu’ils jettent, les enfants débarrassent eux-mêmes leurs assiettes dans des tables de tri composées de petits bacs destinés à recevoir, selon leur couleur, la viande, les légumes, le pain ou les déchets. « Ces déchets, ajoute Julien Levrard, sont ensuite pesés. Cela nous permet d’ajuster plus finement les quantités des menus quand ils sont à nouveau proposés. Dès 2019, il ne restait plus que 75 grammes d’aliments dans les assiettes, soit 55 grammes en moins en moyenne que l’année précédente. » Pour créer de l’émulation, la commune organise chaque année un défi « Assiette vide » entre les écoles, qui récompensent les élèves qui généraient le moins de déchets sur une semaine complète.
Plus de bio
« Parallèlement, complète Guylène Herrault, la municipalité, qui est depuis longtemps engagée dans une démarche éco-responsable, a souhaité augmenter le pourcentage de produits locaux et bio à la cantine. Cela ne nous a pas coûté plus cher, puisque la lutte contre le gaspillage nous a permis de faire des économies en adaptant nos quantités et en jetant moins. » Aujourd’hui, les menus sont composés de 22 % de produits locaux et bio (1). Cette condition a été intégrée dans le marché de fournitures de denrées alimentaires de la commune. Les fruits, les légumes, la viande (les volailles et le bœuf) ou encore les laitages sont issus d’exploitations situées dans un rayon de 150 km. « Le pain est bio le mardi et label rouge le reste de la semaine, précise Julien Levrard. Les yaourts et les laitages sont bio. » Outre les 400 enfants des écoles Jacques Monod, Albert Camus et Jules Vernes et du centre de loisirs, la démarche a été étendue aux seniors de la résidence autonome Marguerite Thibert.
« Afin que la boucle soit complète, nous avons souhaité valoriser nos déchets. Au départ, nous avons pensé à les donner à des poules, se souvient Guylène Herrault. La solution finalement retenue consiste à confier les déchets à l’entreprise normande TerraLéos qui les valorise sur son site de méthanisation.
Monique CASTRO
(1) En application de la loi Egalim du 30 octobre 2018, les cantines devront, d’ici au 1er janvier 2022, servir au moins 50 % de produits durables (dont peuvent faire partie les produits locaux) ou de labels de qualité, avec un minimum de 20 % de produits bio ou « en conversion ».
La loi Egalim n° 2018-938 du 30 octobre 2018 interdit, depuis janvier 2020, à la restauration collective « de rendre impropres à la consommation les excédents alimentaires encore consommables ». Si cette mesure n’est pas respectée, la collectivité risque une amende de 3 750 euros.
Par ailleurs, le gestionnaire a jusqu’au 22 octobre 2020 pour effectuer un diagnostic préalable à un plan d’action.
Les gestionnaires préparant plus de 3 000 repas par jour disposent du même délai pour signer une convention de dons d’aliments non consommés avec une association habilitée.
Suivez Maires de France sur Twitter: @Maires_deFrance
Cet article a été publié dans l'édition :
- De la ferme à la table au cœur du pacte vert
- La transition écologique renouvelle la contractualisation à l'échelon local
- Tester des essences pour la forêt de demain
-  Des précautions imposées pour l'épandage des boues d'épuration
- Mobiliser les habitants pour lutter contre le covid
- Se protéger contre les escroqueries aux faux ordres de virement
- Fonction publique
- Les aides et subventions des communes et EPCI aux associations
- Des écoliers « champions » du tri à la cantineÂ
- Petite enfance : hygiène, sécurité et motricité avant tout
- Mobilité : les autorités organisatrices tirent le signal d'alarme
- Tourisme : les collectivités misent sur la clientèle nationale
- Le récolement des archives municipales et intercommunales
- Élection du président de communauté et transfert automatique des pouvoirs de police spéciale des maires : quelles sont les règles ?
- Les premières décisions du mandat 2020-2026
- Quelles sont les obligations de l'élu en début de mandat ?
- Conditions d'exercice du mandat : les mesures à connaître
- Responsabilité pénale des élus : les principales dispositions
- Pacte de gouvernance : mieux reconnaître la place des communes
- Polices municipales
- Les centres de santé au cœur de la crise épidémique
- La crise sanitaire impacte fortement la gestion des ressources humaines
Maires de France est le magazine de référence des maires et élus locaux. Chaque mois, il vous permet de décrypter l'actualité, de partager vos solutions de gestion et vous accompagne dans l'exercice de votre mandat. Son site Internet, mairesdefrance.com, vous permet d’accéder à toute l'information dont vous avez besoin, où vous voulez, quand vous voulez et sur le support de votre choix (ordinateur, tablette, smartphone, ...).