Ballon redynamise le village
La mairie (795 hab., Charente-Maritime) a promu et soutient l'épicerie participative et le tiers-lieu associé portés par une association. Par Frédéric Ville
Située dans un triangle Surgères-La Rochelle-Rochefort (17), elle attire aussi de nouveaux arrivants. Les élus savaient toutefois que faire vivre une épicerie dans le village serait difficile, les communes voisines de Ciré-d’Aunis (1 381 hab.) et de Thairé (1 707 hab.) en ayant chacune une.
Tiers-lieu, solidarité et rencontres
Que faire ? « Dans la mouvance de l’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) créée en 2015, les fondateurs optent alors pour une épicerie de consommateurs mettant en avant les producteurs bio et de qualité, nombreux sur la commune et ses voisines », explique Emmanuel Jobin. Ils découvrent en même temps l’existence de « Mon Épi », start-up qui soutient le développement d’épiceries participatives (lire ci-dessous). La commune promeut la création de l’association « Au local » en juillet 2017. En 2018, elle met à disposition gratuitement et par convention le restaurant de l’ancienne école, prenant à sa charge les consommations de fluides (eau, électricité, etc.). Ballon finance 25 000 euros de travaux : la boutique, une vitrine réfrigérée, des réfrigérateurs, l’équipement informatique, le bar, le mobilier, un coin bibliothèque, etc. Elle obtient en plus 15 000 euros du programme européen Leader.
L’association ouvre l’épicerie en octobre 2018. Financièrement, l’épicerie bénéficie des adhésions (12 euros par foyer et par an auxquels s’ajoute du bénévolat), soit 1 200 euros, et de celles des producteurs (6,5 % du chiffre d’affaires de l’année précédente), soit 2 000 euros, ce qui assure un fonds de roulement. Chaque bénévole donnait au départ deux heures de son temps par mois pour tenir la boutique. Toutefois, le suivi étant difficile à assurer entre les différents intervenants, « on a abandonné cette règle. On fonctionne désormais avec un noyau dur d’une vingtaine de personnes, avec un référent par producteur qui gère les commandes et livraisons mais aussi les permanences », précise Jérôme Faucillon, président d’« Au local ». Pour assurer le lien entre tous, l’association a recruté, en mars dernier, une salariée qui gère les stocks, la chaîne du froid, les règles sanitaires, les commandes et la facturation, sans oublier l’animation du tiers-lieu.
« Au local » est en effet plus qu’une épicerie. C’est aussi un lieu de convivialité et de solidarité, avec un bar ouvert le vendredi soir et le dimanche matin où, par exemple, des personnes âgées qui ne se croisaient plus se retrouvent. « Nous avons des ateliers réalisés par et pour les adhérents : fabrication de mobilier avec des palettes, de produits cosmétiques, jardinage, cours d’italien, etc. », précise Jérôme Faucillon. « On organise des livraisons pour les personnes âgées ne pouvant pas se déplacer et un service d’inclusion numérique », souligne Emmanuel Jobin. Le tiers-lieu est devenu un trait d’union entre les membres des différentes associations. Il va s’étoffer, grâce à la mairie, d’un espace de coworking d’ici fin 2021 à côté de l’épicerie (50 % d’aides de la région sur 50 000 euros), et, enfin, d’une maison des associations d’ici 2023.
70 Épis ont ouvert à ce jour en France, chacun bénéficiant du soutien de la plateforme internet du réseau (www.monepi.fr) : gestion du planning, des produits, des commandes, des adhésions, interface avec les producteurs, facturation, etc.
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Cet article a été publié dans l'édition :
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