Créer une maison de santé pluridisciplinaire
Communauté de communes Haut-Pays du Montreuillois (Pas-de-Calais, 16 500 hab., 49 communes). La maison de santé, ouverte fin 2019, regroupe 17 professionnels.

La CCHPM, issue en 2017 de la fusion de la CC du canton d’Hucqueliers avec la CC du canton de Fruges, déjà dotée d’une MDS à Fruges, projetait donc de créer une MDS à Hucqueliers (515 hab.) : « Le secteur était classé en zone rouge par l’Agence régionale de santé (ARS) et deux médecins allaient prendre leur retraite : l’un est effectivement parti en septembre 2019 et l’autre allait le faire bientôt », précise Philippe Ducrocq, président de la CCHPM. La MDS visait donc à attirer de jeunes praticiens en offrant les mêmes conditions qu’ailleurs et à rassembler une offre médicale et paramédicale en un seul et même lieu.
Pour les attirer, la CCHPM met en place à l’attention des futurs praticiens la gratuité des locaux la première année d’installation, puis un loyer modéré (400 €/mois pour le cabinet médical avec salle d’attente). Le secteur étant par ailleurs en zone de revitalisation rurale (ZRR), les professionnels de santé bénéficient d’exonérations fiscales (cotisation foncière des entreprises notamment). Pour séduire les jeunes, une bourse de 600 € mensuels est allouée par la CCHPM à partir de la 4e année à tout étudiant en médecine générale, sous réserve qu’il s’installe pendant cinq ans minimum sur le territoire.
Une installation pas si aisée
Le recrutement des médecins a été difficile. La CCHPM a rencontré cinq des sept étudiants en médecine originaires de son territoire ou à proximité. Et malgré ses efforts, la MDS ne comptait encore aucun médecin (4 places) ni de dentiste (1 place), fin 2019. Certains étudiants n’avaient pas encore décidé s’ils optaient ou non pour la médecine générale. D’autres freins existaient : « offre de transports ou culturelle plus importante dans une grande ville, peur d’exposer sa vie familiale ou d’avoir à gérer une population vieillissante et très demandeuse », analyse Philippe Ducrocq qui se disait prêt à salarier des médecins s’il le fallait.
La situation s’est finalement débloquée cet été. « Deux médecins ont décidé de s’installer en libéral à la maison de santé d’Hucqueliers : l’un en octobre 2020 et l’autre en décembre 2020. Les contrats ne sont toutefois pas encore signés, leurs démarches administratives n’étant pas encore terminées », explique Élodie Legrand, adjointe à la direction de la communauté de communes.
Tout est prêt pour les accueillir. La salle de soins non programmés pour de petites opérations (suture, douleur thoracique…) est opérationnelle ainsi qu’une salle de télémédecine (pathologies simples). Un bureau de vacation peut aussi recevoir des professionnels pour des consultations avancées (sage-femme, cardiologue…), en lien avec les centres hospitaliers voisins, ce qui permettra de désengorger ces derniers. Un logement étudiant pourra aussi servir pour héberger des praticiens remplaçants.
Le temps pressait. Faute d’un médecin engagé dans la MDS, l’ARS a failli remettre en cause sa labellisation et, par conséquent, les financements des partenaires. Tel n’a pas été le cas. Dans l’attente du recrutement des médecins, la labellisation a permis de mobiliser les financements (lire ci-dessus) et donc le démarrage de la maison de santé.
La maison de santé d’Hucqueliers a coûté 1,803 million d’euros : 86 000 euros pour le terrain, 1,472 million d’euros pour la construction, 204 000 euros d’honoraires et 41 000 euros d’équipements divers (mobiliers ou écrans pour salles d’attente ou locaux partagés, signalétique, etc.). Le financement est assuré à 33 % par l’État (dotations d’équipement des territoires ruraux et dotation de soutien à l’investissement local), à 35 % par la région, à 2 % par le département et à 30 % par la communauté de communes.
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Cet article a été publié dans l'édition :
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