Sonorisation : maîtriser les décibels
Intérieurs ou extérieurs, les équipements de sonorisation doivent conjuguer efficacité et respect de la quiétude des riverains. Focus sur les nouveautés.
Contrôle et ergonomie
Micros, enceintes, amplificateurs, limiteurs de son et autres parois absorbantes ont beaucoup évolué ces dernières années. Ces matériels conjuguent désormais simplicité d’utilisation et optimisation de l’environnement sonore. Ainsi, du côté des micros, les appareils sans fil séduisent de plus en plus de collectivités. Un peu plus chers à l’achat (environ 30 e à plus du double pour les entrées de gamme), les modèles sans fil HF les plus récents peuvent être rechargés en moins d’une heure pour assurer un fonctionnement durant plus de quatre heures. Pratique pour un discours, une conférence ou pour donner la parole aux participants. Ces équipements seront à coupler avec des enceintes passives, si l’on est déjà doté d’un amplificateur, ou avec des enceintes dites «actives » dans le cas contraire. On trouve aujourd’hui sur le marché des enceintes actives proposées en «pack » (micro + enceinte, à partir de 100 e). Côté connectique, les modèles proposent généralement des entrées Bluetooth, USB, SD et auxiliaires. L’intérêt de cette solution est que les équipements peuvent être aisément déplacés en fonction des événements.
Pour les utilisations «fixes », comme une salle polyvalente, ne pas négliger le choix du «limiteur acoustique ». Un dispositif rendu obligatoire par le décret n° 98-1143 du 15 décembre 1998. Dans ces lieux en effet, à l’exception des salles dont l’usage est réservé à l’enseignement de la musique et de la danse, le niveau de pression acoustique ne doit pas dépasser 105 dB(A) en niveau moyen et 120 dB en niveau de crête. La difficulté vient surtout de ce que le niveau sonore doit être calculé en «décibels pondérés », c’est-à-dire apprécié sur un temps donné. En pratique, le limiteur sonore devra être scellé et réglé aux valeurs déterminées par l’étude d’impact par un installateur agréé par le fabricant. De la simple coupure du son en cas d’excès à l’extinction de la lumière, ces appareils peuvent être programmés et se révéler très efficaces s’ils sont intelligemment positionnés. Côté finances, compter environ 1 000 e pour un simple modèle d’afficheur de niveau sonore avec capteur de pression acoustique indiquant le volume audio en décibels, à plus du triple pour un dispositif plus perfectionné.
Pour l’agencement des salles d’événements, les fabricants ont développé de nouveaux modèles d’« absorbeurs de bruits » destinés à assurer l’isolation phonique tout en bloquant les réverbérations désagréables à l’oreille. Réalisés en bois alvéolé, en mousse ou dans d’autres matériaux textiles, ces équipements peuvent être flottants, installés sur les murs et/ou sur les plafonds. Le meilleur choix sera opéré en fonction des résultats d’une étude réalisée sur place par un professionnel en fonction de la configuration de la salle concernée et des caractéristiques locales. À Sarreguemines (57), la municipalité a profité de la rénovation de sa maison de quartier pour repenser intégralement la question du bruit. « Le plafond, les murs et le sol ont été complètement refaits, explique Valérie Champion, responsable de la jeunesse et de la vie associative. De nombreux riverains se plaignaient des nuisances sonores. Avec la nouvelle isolation, ça ne devrait plus arriver. » Directement branché sur la sono, un limiteur de bruit prévient désormais les invités en cas de décibels trop puissants et coupe l’électricité en cas d’abus.
Respecter la règlementation
Proximité des riverains oblige, ne pas oublier qu’en matière de sonorisation extérieure, la loi impose au maire l’obligation de «prévenir, supprimer ou limiter l’émission ou la propagation sans nécessité ou par manque de précautions des bruits ou des vibrations de nature à présenter des dangers, à causer un trouble excessif aux personnes, à nuire à leur santé ou à porter atteinte à l’environnement » (1). Y penser par conséquent avant d’installer des enceintes extérieures dans l’optique de chercher à mettre un peu d’ambiance musicale dans les rues de la commune. Bien souvent situés en première ligne dans le cadre de litiges de voisinages liés aux bruits, il serait en effet malvenu pour les maires de ne pas montrer l’exemple. D’ailleurs, la tendance consisterait plutôt, à l’inverse, à réduire les émissions sonores sur la voie publique. À l’instar de Beausoleil (06), où la municipalité a interdit, par arrêté, « l’emploi de haut-parleurs, diffuseurs, enceintes acoustiques » à l’extérieur des établissements commerciaux.
Nouvelle tendance à signaler enfin, la possibilité d’informer les habitants et les usagers de la voie publique des niveaux de bruit ambiant. Ces derniers peuvent désormais être mesurés en direct via des capteurs discrets et rendus visibles sur des panneaux d’affichage électronique dédiés.
(1) Articles L.2212-2 et suivants du Code général des collectivités territoriales et article L.571-1 du Code de l’environnement. Les dispositions en vigueur se trouvent désormais aux articles R.571-25 et suivants du Code
de l’environnement ainsi qu’aux articles L.1336-1 et R.1336-1 et suivants du Code de la santé publique.
Le Centre d’information sur le bruit (CIDB) propose une série de fiches pratiques liées au bruit. Un espace «collectivités » propose des dossiers thématiques aux élus (plan de prévention du bruit dans l’environnement, bruit et urbanisme, rénovation thermique et acoustique des bâtiments…). www.bruit.fr
Cet article a été publié dans l'édition :
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