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Maires de France
Solutions locales
avril 2021
Sécurité - sécurité civile

Hautmont se dote d'une police municipale

Stéphane Wilmotte, maire de Hautmont (14 600 hab., Nord), a créé ce service afin d'endiguer une insécurité devenue préoccupante. Par François Lecocq

Illustration
© Lydéric Bernard
Stéphane Wilmotte, maire de Hautmont (Nord). " C'est la meilleure solution pour garantir la tranquillité au quotidien. "
Trois mois après son élection, en juin 2020, à la mairie de Hautmont, ­Stéphane Wilmotte a accès aux données de sécurité du ministère de l’Intérieur concernant la commune. Et c’est un choc qui confirme la hausse des incivilités, l’exaspération et l’insécurité grandissante des habitants qu’il a perçues durant l’été. « Sur les neuf premiers mois de 2020, l’augmentation de la délinquance est manifeste : 307 cas d’atteintes aux biens (+ 26 %) et 145 visant les personnes (+ 29 %), 16 vols de véhicules et 67 vols avec effraction (+ 59 %), soit des progressions fortes en comparaison des statistiques 2019 qui portaient sur l’année entière », constate-t-il. Hautmont, 2e commune de l’arrondissement de Maubeuge, durement éprouvée par la reconversion, ne disposait pas d’une police municipale mais seulement de 2 agents de surveillance de la voie publique (ASVP). Le précédent maire, Joël Wilmotte, qui a assuré 5 mandats successifs (1989-2020), et père de Stéphane Wilmotte, n’a pas voulu en doter la ville, jugeant son coût trop élevé tout en estimant que les questions de sécurité relèvent des compétences régaliennes de l’état. Créer une police de proximité a cristallisé un nombre croissant de désaccords entre eux qui aboutit à la passe d’arme électorale de juin 2020 dont le fils est sorti gagnant. « La sécurité, incluant la création d’une police municipale et d’un centre de surveillance urbaine (CSU), faisait partie des engagements de mon programme électoral », rappelle le maire.
 

Recrutement d’agents expérimentés

À peine élu, Stéphane Wilmotte consulte d’autres maires, notamment de Maubeuge et Marcq-en-Barœul, qui ont une expérience reconnue dans ce domaine. Et malgré la multiplicité des démarches à entreprendre pour concrétiser ce projet, il fait voter en conseil municipal une dotation spécifique pour sa création, correspondant à une enveloppe de 2 à 3 % du budget de la ville. En janvier dernier, il recrute Philippe Demoustier, ancien adjoint du responsable de la police municipale de ­Maubeuge, affichant 23 ans d’expérience. Trois mois après sa prise de fonction, le chef de la police municipale d’Hautmont multiplie les prises de contact avec la police nationale, les maisons de quartiers, les bailleurs sociaux, les commerçants et les habitants. La commune signera bientôt une convention de coordination avec la police nationale et elle vient d’intégrer le contrat intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance. Philippe Demoustier apporte déjà quelques solutions. « On a recensé 96 véhicules ventouses et engagé autant de procédures, mais plutôt que de verbaliser, je suis d’abord allé voir les propriétaires en leur expliquant les nuisances occasionnées et en les incitant à trouver une solution, ce qui a été le cas pour 66 d’entre eux », détaille le chef de la police municipale. Il sera rejoint par 3 nouveaux agents d’ici à mai et 2 agents supplémentaires avant l’été, affichant tous au moins 15 ans d’expérience, ce qui permettra, selon le maire, de « restaurer la tranquillité au quotidien et la sérénité des habitants ». L’équipe comprendra au total 8 agents dont 2 ASVP et elle sera renforcée par la création d’un CSU. Des maires des petites communes environnantes, dont Neuf-Mesnil, aimeraient bénéficier de cette police que Stéphane Wilmotte serait ravi de mutualiser, comme la loi le permet (lire Maires de France n° 388 de mars 2021, pp. 58-59).

 

L'action en bref
• L’objectif : créer une police municipale (8 agents dont 2 de surveillance de la voie publique) pour restaurer la sécurité à ­Hautmont, faire baisser les atteintes aux biens et aux personnes.
• Les moyens : équipements des agents (armement, véhicules, éthylotest, caméras portables, sonomètre, talkie-walkie, etc.), centre de surveillance urbaine (CSU, 20 caméras en 2021), création d’un commissariat.
• Le budget : 90 000 € en matériel, 250 000 € en coût salarial et 300 000 € pour le CSU.
En savoir +
Police municipale d’Hautmont. Tél. 03 27 62 59 67. [email protected]

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°389 - AVRIL 2021
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