Le Vercors aménage une voie douce en montagne
Interdite aux voitures, cette boucle, qui relie six villages du Vercors, cherche aussi à séduire les touristes.
Un choix qui s’offre à peu d’habitants en milieu rural. D’après une étude de l’Observatoire des mobilités émergentes réalisée auprès de 7 000 personnes (4 000 Français et 3 000 Espagnols, Britanniques et Allemands), en 2018, seuls 20 % des habitants des communes rurales ont le choix entre différents modes de transport. En France, le vélo représente 3 % des déplacements quotidiens quand la moyenne européenne dépasse les 7 % (28 % aux Pays-Bas). Pour atteindre 9 % en 2024, le gouvernement a lancé un plan vélo et mobilités actives (lire ci-dessous).
En aménageant cette boucle au cœur des Quatre montagnes, dont la promotion est assurée par les offices de tourisme, la CCMV se trouve à l’avant-garde de ce mouvement en faveur du développement du vélo en zone rurale. La CCMV n’a pas intégré le SCoT de la région grenobloise. Désireuses de continuer à gérer leur territoire, les 6 communes de la communauté – 7 jusqu’en 2015, avant que les communes de Méaudre et Autrans ne fusionnent en une commune nouvelle, Autrans-Méaudre – ont préféré s’unir autour d’une charte de développement territorial, approuvée par le préfet en 2007, qui s’est concrétisée plus tard par un plan local d’urbanisme intercommunal.
En concertation avec les communes du Plateau et le Parc naturel régional du Vercors, la CCMV a souhaité créer un itinéraire en « site propre » (hors circulation motorisée) et accessible à tous. Inaugurée en 2015, la ViaVercors propose, depuis 2017, un nouveau tronçon entre Autrans et Méaudre et Villard-de-Lans en passant à travers les gorges du Méaudret.
Ne plus investir dans le tout neige
Cette boucle a été conçue dans le cadre de la convention interrégionale du massif des Alpes (CIMA) et du programme opérationnel interrégional du massif des Alpes (POIA), piloté par le Parc naturel régional. « La CCMV a choisi d’utiliser l’ensemble des fonds disponibles dans le cadre de la procédure CIMA POIA pour réaliser la Via Vercors », précise Franck Girard. D’un coût total de 2,88 M€, cet aménagement a été financé par l’Europe (1,88 M€), l’État et la région Auvergne-Rhônes-Alpes et autofinancé par la CCMV (1 M€).
Tous les modes de déplacements sont autorisés sur la ViaVercors, sauf les engins motorisés : à vélo, à cheval, en roller, en poussette ou à pied. Le sol est couvert d’un revêtement dit « roulant » adapté à la circulation en fauteuil. « Tous les matériaux utilisés pour la construire proviennent du territoire, qu’il s’agisse du bois ou des matériaux issus du recyclage », précise Franck Girard. La ViaVercors entend séduire les 30 000 touristes par an qui fréquentent cet écrin. « Nous ne voulons plus investir dans le tout neige mais dans des activités qui font vivre la montagne toute l’année. » Ainsi est-il possible de faire du ski l’été avec des roulettes sur des pistes en enrobé, de pratiquer le biathlon ou le VTT électrique.
(1) http://via.vercors.fr/
Présenté en 2018, le plan vélo est doté d’un fonds de 350 Me sur sept ans, pour soutenir les projets de création d’axes structurants (réseau cyclable et/ou piéton continu et sécurisé avec des zones de stationnement vélos) par les collectivités territoriales. Objectif : passer de
3 à 9 % de l’usage vélo en 2024. Un appel à projets (1), lancé par l’Ademe à l’automne 2018, permet aux territoires d’anticiper la mise en œuvre du fonds. Un décret en instance de parution doit améliorer le maillage du territoire en simplifiant le statut actuel de la «voie verte ». La future loi d’orientation des mobilités renforcera le contenu relatif aux mobilités actives des documents de planification.
(1) https://appelsaprojets.ademe.fr/aap/ VELO2018-71
Cet article a été publié dans l'édition :
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