Calais veut redorer son blason avec un dragon
La requalification urbaine du front de mer et l'animation d'un dragon géant doivent permettre à la cité portuaire (Pas-de-Calais, 76 751 hab.) de renforcer son attractivité.

C’est justement ce qui a séduit la maire de Calais, Natacha Bouchart. En 2017, elle a sollicité La Machine pour l’aider à renouveler l’image de la ville très marquée par la crise migratoire. Alors qu’elle avait d’abord envisagé de créer un parc d’attractions Heroïc Land (275 M€ d’investissement et 1 000 emplois prévisionnels) – un projet abandonné faute d’investisseurs –, elle parie désormais sur la création d’événements artistiques d’ampleur capables d’attirer, dans la durée, un large public venant aussi de loin. « Pour rendre la fierté de leur ville aux Calaisiens et en donner une image audacieuse à l’extérieur ! J’ai découvert François Delarozière et La Machine avec sa création “Long Ma, l’esprit du Cheval Dragon” présentée à Calais en juin 2016 et ils m’ont émerveillée comme plus de 250 000 spectateurs », précise-t-elle. Outre sa créativité, le metteur en scène connaît Calais depuis plus de vingt ans, suite aux collaborations avec Le Channel, scène nationale basée dans le quartier ouest de la ville. Et il a déjà réalisé des projets comparables en France ou à l’étranger, dont le plus connu est « L’éléphant et les machines » de l’Île de Nantes.
Un pari artistique et urbain
À Calais, le pari consiste à mêler étroitement la rénovation urbaine du front de mer à l’accueil en résidence permanente du dragon qui multipliera ses sorties. Il sera rejoint, d’ici à 2021, par deux varans et, en 2023, par six iguanes, tous conçus par La Machine. Le budget pluriannuel de 27 M€ (2017-2023), jugé démesuré par l’opposition et par les associations d’aide aux migrants, est consacré, dans sa première phase (lire ci-contre), pour ses deux tiers aux travaux d’aménagements urbains. Natacha Bouchart, comme François Delarozière, tablent sur des recettes liées à l’exploitation commerciale du dragon via une société publique locale créée par la ville désormais propriétaire de la créature. Ainsi, à compter du 17 décembre et tout au long de l’année, des tours à dos de dragon seront proposés pour 50 à 60 personnes à chaque rotation (9,50 € le ticket). Parallèlement, ils comptent sur la vente des produits dérivés et les dépenses connexes dans les commerces de la ville. « En quatre jours, notre boutique provisoire a généré 42 000 € de chiffre d’affaires. À Nantes, les Machines de l’Île ont vendu 680 000 tickets (9 €) en 2018 et une étude a évalué que chaque visiteur dépense en moyenne 35 € en ville », assure François Delarozière. De son côté, Natacha Bouchart, plus raisonnable dans ses prévisions, espère 500 000 visiteurs payants et gratuits dès la première année avec pour objectif d’atteindre la vente effective de 400 000 tickets à moyen terme.
La reconquête urbaine du front de mer et la création du dragon, des deux varans et des six iguanes par La Machine représentent un budget global de 27 M€ répartis en quatre phases de 2017 à 2023.
Achevés en 2018, les premiers travaux ont permis de dégager la perspective du port vers la plage et de valoriser le Fort Risban avec la création d’un parc dunaire, d’itinéraires de promenade et d’un parc de stationnement. Ils se poursuivent jusqu’en 2021 par la requalification de l’ensemble de la digue avec l’objectif de la libérer de l’emprise automobile. Avec la création du dragon et du spectacle inaugural (4,5 M€), ces premiers aménagements urbains représentent une première phase de 13 M€ d’investissement dont 8 M€ de subventions provenant à parité de l’État et de la région Hauts-de-France.
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Cet article a été publié dans l'édition :
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