Trois initiatives pour sécuriser les transports scolaires
Les élèves ont repris le chemin de l'école, lequel n'est pas sans danger, notamment à bord des cars scolaires. Des collectivités agissent pour leur sécurité.

Le gouvernement a présenté, fin avril, un plan de sécurisation baptisé «Joana » (lire ci-dessous). Objectif : améliorer la sécurité des transports scolaires qui sont exposés à divers dangers, à bord des bus mais aussi à l’extérieur. Plusieurs collectivités ont pris les devants en prenant des mesures concrètes.
. Région Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur (5,1 millions d’habitants)
Aménager les points d'arrêt
Dans la région, 55 000 élèves sont transportés chaque jour sur 650 circuits. La collectivité a lancé un vaste chantier de surveillance et de réfection des points d’arrêt de cars scolaires. «Sur 5 000 à 6 000 points d’arrêt des six départements de la région, 2 250 ont été sélectionnés pour faire l’objet d’un audit. Ils sont situés sur des circuits scolaires présentant un risque sur le plan de la sécurité », indique Jean-Pierre Serrus, maire de La Roque-d’Anthéron (13) et vice-président chargé des transports et de la mobilité durable à la région. Les arrêts situés dans des gares routières ou des pôles d’échanges multimodaux ne sont pas concernés.
La démarche a commencé en 2022. Huit agents et deux coordonnateurs de la région se rendent sur place, avec un cabinet d’études mandaté par la collectivité. Objectifs : examiner les cheminements qui connectent les points d’arrêt aux zones d’habitation ; vérifier la sécurité du point d’arrêt en lui-même. Un des points observés de près est le suivant : la montée dans l’autocar se fait-elle en sécurité par rapport aux flux de voiture sur la route ?
À ce jour, 1 800 arrêts ont été audités. Les 450 restants devraient l’être d’ici à septembre 2025 ou à janvier 2026. 170 arrêts considérés comme dangereux ont été supprimés. Les autres ont fait l’objet d’aménagements : balisage de la circulation piétonne, panneaux de signalisation, marquage au sol, création d’un abri, aménagement d’espaces de stationnement pour que les parents puissent déposer leur enfant.
Parfois, la chaussée a été élargie pour ajouter un point de desserte goudronné avec des zébras au sol afin que le stationnement de l’autocar ne gêne pas la circulation routière. Dans certains cas, des dispositifs de diminution de la vitesse en agglomération ont été installés.
« Il s’agit de démarches collaboratives menées avec les communes ou les départements selon qu’il s’agit de routes communales ou départementales. Des conventions sont signées, actant la participation de ces collectivités qui sont associées dès la phase d’audit », souligne Jean-Pierre Serrus. Le budget dédié à l’audit s’élève à 240 000 euros à ce jour. Concernant les travaux de mise en conformité des arrêts, ils ont consommé pour l’instant une enveloppe de 490 000 euros. www.maregionsud.fr
. Grand Bourg Agglomération (74 communes, 135 000 habitants, 01)
Sensibiliser les élèves de 6e
Grand Bourg Agglomération transporte chaque jour 10 800 élèves à bord d’une centaine de bus. Depuis plusieurs années, la communauté d’agglomération déploie des campagnes annuelles de sensibilisation des élèves à la sécurité des transports scolaires, plus spécifiquement à destination des classes de 6e.
« Depuis début janvier 2025, les équipes du réseau de transport “Rubis Junior” interviennent dans les collèges de l’agglomération de Bourg-en-Bresse pour sensibiliser les élèves à différents thèmes : port de la ceinture de sécurité dans les cars, danger de l’usage des smartphones sur la voie publique, respect du conducteur, attitude à avoir à proximité d’un car ou d’un bus, risque lié aux “angles morts”, explique André Tonnellier, maire de Journans et conseiller communautaire de Grand Bourg Agglomération délégué aux transports scolaires. Les élèves ont également été mis en situation réelle avec un exercice d’évacuation du véhicule. »
Au total, 1 996 collégiens ont été sensibilisés dans 14 collèges en 2024-2025. Pour l’année prochaine, Grand Bourg Agglomération prévoit de faire intervenir un car pédagogique permettant de simuler le renversement d’un véhicule et de mener des exercices d’évacuation en conditions réelles.
En complément, une opération de communication intitulée «Brouillard : pour la sécurité des enfants, améliorez leur visibilité » est réalisée lors du changement d’heure, fin octobre, via un emailing, et par les réseaux sociaux pour inciter les familles à équiper leurs enfants de gilets jaunes et/ou d’accessoires rétro-réfléchissants. www.grandbourg.fr
. Châteaugiron (10 600 habitants, 35)
Des trajets pédestres en sécurité
Adaptées aux zones urbaines et à des distances ne dépassant pas 1,2 km, les lignes de pédibus permettant de se rendre à pied à l’école connaissent un certain succès. Châteaugiron a initié la mise en place de lignes de pédibus il y a vingt ans. Aujourd’hui, une ligne circule entre le quartier résidentiel de la Perdriotais et l’école primaire Jules-Ferry, soit un parcours de 1,2 km comprenant 6 arrêts avec des horaires de passage fixe indiqués par des panneaux.
« Le départ se fait à 8h02 et l’arrivée à 8h20 à l’école. Deux bénévoles portant des gilets jaunes accompagnent le pédibus, qui emprunte un cheminement sécurisé sur le trottoir, indique Philippe Langlois, adjoint au maire chargé des écoles. Il n’y a pas de retour, car le pédibus ne peut pas déposer les enfants à leur domicile. » Gratuit, le dispositif fonctionne quatre jours sur quatre, le matin. Au total, 32 enfants sont inscrits sur cette ligne. Il n’y a pas d’obligation d’inscription quotidienne préalable, le système est souple. Parfois, on dénombre une vingtaine d’enfants, d’autres fois, plus de 30.
Quels sont les avantages ? Le report modal vers la marche qui est bonne pour la santé, la réalisation de trajets en sécurité et la réduction du nombre de voitures qui se garent à proximité de l’établissement – jusqu’à 200 voitures convergent près de l’école certains jours. Tous les enfants et les accompagnants sont satisfaits de ce dispositif. «Aujourd’hui, nous avons 8 bénévoles actifs et une équipe de 7 remplaçants. Il s’agit essentiellement de retraités », indique l’élu.
Un regret : la commune aimerait ouvrir une deuxième ligne entre le quartier Lann Braz et l’école, mais les bénévoles font défaut. www.ville-chateaugiron.fr

Christophe Trébosc, secrétaire général de l’Association nationale pour les transports éducatifs de l’enseignement public (Anateep)
" le port de la ceinture de sécurité pour tous "
Raccourci : mairesdefrance.com/28629
Cet article a été publié dans l'édition :
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