Toulouse : un schéma directeur cyclable pour l'agglomération
Les cinq EPCI de l'agglomération toulousaine vont créer un << réseau express vélo >> (REV) auquel les communes viendront greffer leur propre réseau.
Deux lignes circulaires
L’impulsion a été donnée en février 2018, à la suite de l’enquête publique de validation du PDU. Deux commissaires enquêteurs ont émis des réserves sur la part insuffisante des « modes actifs », c’est-à-dire ceux faisant appel à l’énergie musculaire – vélo, marche, trottinette , rollers… – et demandé que soient développées des pistes cyclables. Pendant dix-huit mois, Tisséo a animé un groupe de travail composé de l’État, de la région, du département, des intercommunalités, des associations d’usagers du vélo et de représentants d’entreprises. Ils ont défini un réseau cyclable élaboré à l’échelle des cinq agglomérations et des 114 communes couvertes par le PDU, qui a été présenté en juin. « Nous avons jusqu’en décembre prochain pour définir un cahier des charges, évaluer les coûts, pour ensuite le voter », précise Jean-Michel Lattes.
Concrètement, le projet prévoit la création d’un «réseau express vélo » (REV) auquel les communes viendront greffer leur propre réseau cyclable. Le REV se compose de 13 « autoroutes » à vélo, de 3 à 5 mètres de large : deux circulaires (l’une autour du centre-ville de Toulouse, l’autre autour de la ville) et onze radiales qui desserviront les principaux centre-ville de l’agglomération, des zones économiques, des équipements publics et des pôles d’échanges multimodaux. Soit 370 km d’aménagements traversant 54 communes, dont 60 % restent à créer pour un coût évalué à 250 millions d’euros, soit 25 millions d’euros par an pendant dix ans financés par Tisséo. Le conseil départemental prend toutefois à sa charge cinq de ces lignes, soit 45 km évalués à plus de 50 millions d’euros.
Freiner les flux motorisés
L’objectif des élus est de freiner les flux domicile-travail motorisés qui ont augmenté de 70 % en dix ans dans les communes situées entre 30 et 80 km autour de Toulouse. Les projections prévoient que ces aménagements permettraient de capter 10 % de ces flux dans la métropole toulousaine (contre 8 % aujourd’hui) et 5 % ailleurs dans l’agglomération (contre 2 %). « Le schéma directeur cyclable va desservir des pôles d’emploi sur des kilomètres, indique Bernard Coubères, directeur des services techniques de la communauté de communes de la Save au Touch. On est aidé dans ce projet par le vélo électrique qui permet de parcourir de longues distances. » Même si tout n’ira pas forcément de soi. Dans le cadre du REV, le vélo sera prioritaire sur tous les carrefours, « ce qui signifie, en matière de circulation et d’aménagement du territoire, des changements de priorité radicaux, poursuit-il. Quand vous arrivez sur une route communale ou départementale à grosse circulation, c’est le vélo qui sera prioritaire… Je ne le vois pas toujours facilement réalisable. »
À ses côtés, Louis Escoula, président de la communauté de communes de la Save au Touch, va plus loin : « nous avons demandé au conseil départemental une étude fine des déplacements domicile-travail à l’échelle de notre secteur. Autour de la RN 124, de la D 632 et de l’axe Cugnaux /Frouzins, c’est 60 000 déplacements quotidiens, soit une augmentation de 20 % depuis trois ans. » Or, et cela a été confirmé par Jean-Michel Lattes, seule la Save au Touch a fait faire cette enquête. « Comment, dès lors, définir les priorités en matière de transports ? Ne faudrait-il pas un organisme qui gère la problématique à l’échelle de la grande agglo, en faisant jouer la solidarité ? Allons-nous devoir payer une piste cyclable pour des salariés qui vont apporter de la richesse à Toulouse ? », se demande Louis Escoula. Des questions que les élus aborderont dans les prochains mois.
(1) La communauté d’agglomération du Sicoval, (36 communes et 77 000 habitants), de Toulouse métropole (37 communes, 763 000 habitants), le Muretain agglo (26 communes, 120 000 habitants), la communauté de communes de la Save au Touch (7 communes, 40 000 habitants), la communauté de communes des Coteaux de Bellevue (7 communes, 20 000 habitants).
Cet article a été publié dans l'édition :
- Toulouse : un schéma directeur cyclable pour l'agglomération
- Signalisation : suivez la bonne voie !
- État de catastrophe naturelle : la nouvelle procédure dématérialisée
- "Dans les zones rurales, le débit moyen double entre 2018-2019"
- La nouvelle gouvernance nationale du sport
- Ruralité : pour une "vision" européenne à long terme
- Ruralité : beaucoup de mesures mais peu de moyens
- Finances : les mesures concernant les communes nouvelles et les EPCI
- Lutter contre les dépôts sauvages de déchets
- Municipales 2020 : Comment construire sa liste pour les élections communautaires de mars 2020 ?
- La gratuité des transports publics fait débat
- Inquiétudes sur le futur cadre financier européen après 2021
- Fonction publique territoriale
- Fonction publique : le renouvellement des instances du dialogue social
- Recourir au financement participatif en toute sécurité
- Gens du voyage
- Habitat inclusif
- Précarité
- Police rurale-gendarmerie : une coordination inédite
- Carvin va au-devant des décrocheurs
- « Privilégions l'équilibre, la justice, la liberté dans nos territoires ! »
Maires de France est le magazine de référence des maires et élus locaux. Chaque mois, il vous permet de décrypter l'actualité, de partager vos solutions de gestion et vous accompagne dans l'exercice de votre mandat. Son site Internet, mairesdefrance.com, vous permet d’accéder à toute l'information dont vous avez besoin, où vous voulez, quand vous voulez et sur le support de votre choix (ordinateur, tablette, smartphone, ...).