Marine Le Pen veut associer les élus à « un gouvernement d'union nationale »
La présidente du Rassemblement national veut renforcer l'autonomie et les moyens des collectivités. Elle défend les principes de "spécialité" et de "subsidiarité".
« Depuis cinq ans, les collectivités sont la cinquième roue du carrosse de notre pays alors qu’elles sont en première ligne dans la gestion des crises », a constaté Marine Le Pen devant les élus réunis à Montrouge par Territoires unis (Association des maires de France, Assemblée des départements de France, Régions de France) pour les Rencontres des libertés locales. Elle a affirmé d’emblée être «la candidate du modèle localiste ». A ce titre, la présidente du Rassemblement national a indiqué que si elle est élue, elle créera «un gouvernement d’union nationale qui associera les élus » pour «redresser le pays ». Elle a exclu l’adoption «d’une énième loi de réforme des collectivités » mais affiché sa volonté «de revenir à deux grands principes : la spécialité et la subsidiarité », tout en privilégiant «la démétropolisation ».
Clause de compétence générale pour les seules communes
Au nom du principe de spécialité, «la clause de compétence générale serait réservée aux communes. Les compétences des autres niveaux de collectivités seraient limitativement énumérées par la loi ». Objectif de la députée du Pas-de-Calais : «mettre fin aux compétences partagées et aux financements croisés ». Au nom du principe de subsidiarité, Marine Le Pen veut que «l’eau et la sécurité restent à la commune ». De même, «les compétences d’urbanisme doivent être restituées aux maires ». Et «la commune ne doit pas déléguer à l’intercommunalité des compétences qu’elle exerce mieux qu’elle. La liberté doit être la règle », a-t-elle estimé. Marine Le Pen n’a pas exclu de «supprimer un échelon du millefeuille institutionnel » évoquant une «évolution du couple département-région » avec un «rapprochement via le conseiller territorial, ce qui supprimerait un scrutin ».
Partage de la fiscalité
La candidate du Rassemblement national veut «donner aux collectivités les moyens de mener leurs politiques ». Elle propose d’instaurer «un partage de la fiscalité entre l’Etat et les collectivités », en concertation avec les élus. Marine Le Pen affirme que l’Etat compensera «à l’euro près » les transferts de charges aux collectivités.
« Rééquilibrage des territoires »
La candidate souhaite appliquer «une politique de rééquilibrage des territoires ». Elle veut que l’Etat «redevienne l’aménageur du territoire». Pour garantir un développement local équilibré, la réindustrialisation du territoire et la création d’infrastructures, elle propose de «recréer des incitations fiscales comme la prime à l’aménagement du territoire » et la mise en place d’un «fonds souverain qui mobilisera l’épargne des français pour investir. La mobilisation de financement sur fonds privés sera supérieure à celle des moyens publics », a-t-elle estimée. Elle souhaite que l’Etat garantisse «un socle minimal de services publics partout en France ». Pour lutter contre les déserts médicaux, elle suggère notamment de développer «la télémédecine » et indique qu’elle «supprimera les agences régionales de santé qui n’ont pas démontré leur efficacité pendant la crise sanitaire ».
Revalorisation des indemnités des élus
Parmi ses autres priorités figurent l’élaboration d’un statut de l’élu avec, notamment, «une revalorisation des indemnités ». Et l’instauration de «la souveraineté alimentaire de la France. Je suis pour le patriotisme alimentaire. Toute la restauration collective doit manger français », a-t-elle affirmé en estimant que «garantir la sécurité alimentaire des Français doit être un enjeu collectif pour l’Etat et les collectivités ».
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