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Europe
08/07/2019
Europe

Quand des élus locaux deviennent eurodéputés

Damien Carême, maire de Grande-Synthe (59), et Stéphanie Yon-Courtin, maire de Saint-Contest (14), entament leur mandat au Parlement européen. Par Nathalie Steiwer

Le 2 juillet, le Parlement européen entamait la législature par une session plénière inaugurale, avec 751 députés, dont 74 Français. Une poignée d’entre eux passent du mandat de maire au mandat européen, un grand écart qui leur permettra éventuellement de faire le pont entre l’échelle locale et continentale. Damien Carême, maire de Grande-Synthe (Nord) et nouveau eurodéputé Verts, espère apporter à Bruxelles et Strasbourg « réalisme et pragmatisme, deux vertus dont les maires ont besoin tous les jours pour répondre à leurs concitoyens ». Également nouvellement élue dans l’hémicycle européen, l’élue Renaissance et jusque-là maire de Saint-Contest et conseillère départementale du Calvados, Stéphanie Yon- Courtin, compte sur son expérience de terrain pour «  mieux faire connaître les attentes des gens. » Et, dans l’autre sens, mieux arriver à faire comprendre ce que l’Europe apporte au quotidien. Elle compte ouvrir une permanence à Caen dans cette perspective. «  Ma commune compte 2 600 habitants mais aussi 300 belles entreprises qui ont énormément besoin d’Europe », constate-t-elle.

 

 L’un comme l’autre ont dû abandonner leurs mandats locaux avec un certain déchirement pour le Parlement européen qui n’est nouveau ni pour l’un ni pour l’autre. «  L’Europe, je suis tombée dans la bassine il y a longtemps », sourit Stéphanie Yon-Courtin en rappelant qu’elle a été un «  bébé Erasmus » avant de travailler un temps à la Commission européenne. Damien Carême est déjà connu à Bruxelles pour son action sur le droit d’asile. Un sujet qu’il compte investir durant son mandat européen. Pour lui, « la grande urgence, c’est le sauvetage en mer » et l’assistance aux migrants.

 

Le travail législatif sera intense, anticipent les deux élus. «  L’Europe, c’est surtout du législatif, remarque Damien Carême. Mais à la fin, ce sont les élus locaux qui l’appliquent : la politique agricole commune, pour savoir ce qu’il y aura dans l’assiette des enfants à la cantine, la mobilité pour savoir s’il y aura une gare dans les petites villes, ou les fonds que l’on peut investir dans la rénovation thermique : en fait, toute la législation européenne a un impact local », remarque l’ancien maire de Grande-Synthe.

Au cœur de la machine bruxelloise, «  ce n’est pas très différent du fonctionnement d’un conseil régional avec ses commissions parlementaires, ses services techniques, ses assistants... », remarque Damien Carême. Avec une nuance de taille : le plurilinguisme. Beaucoup de réunions techniques se tiennent uniquement en anglais, ce qui est une difficulté. «  Les Français ne sont pas très bien formés pour ça », note Stéphanie Yon- Courtin, elle-même polyglotte. « Il y a les lourdeurs de la traduction, mais aussi l’obligation d’être dans une écoute perpétuelle », souligne-t-elle. C’est une richesse formidable. »

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°370 - Juillet/Août 2019
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