L’un comme l’autre ont dû abandonner leurs mandats locaux avec un certain déchirement pour le Parlement européen qui n’est nouveau ni pour l’un ni pour l’autre. « L’Europe, je suis tombée dans la bassine il y a longtemps », sourit Stéphanie Yon-Courtin en rappelant qu’elle a été un « bébé Erasmus » avant de travailler un temps à la Commission européenne. Damien Carême est déjà connu à Bruxelles pour son action sur le droit d’asile. Un sujet qu’il compte investir durant son mandat européen. Pour lui, « la grande urgence, c’est le sauvetage en mer » et l’assistance aux migrants.
Le travail législatif sera intense, anticipent les deux élus. « L’Europe, c’est surtout du législatif, remarque Damien Carême. Mais à la fin, ce sont les élus locaux qui l’appliquent : la politique agricole commune, pour savoir ce qu’il y aura dans l’assiette des enfants à la cantine, la mobilité pour savoir s’il y aura une gare dans les petites villes, ou les fonds que l’on peut investir dans la rénovation thermique : en fait, toute la législation européenne a un impact local », remarque l’ancien maire de Grande-Synthe.
Au cœur de la machine bruxelloise, « ce n’est pas très différent du fonctionnement d’un conseil régional avec ses commissions parlementaires, ses services techniques, ses assistants... », remarque Damien Carême. Avec une nuance de taille : le plurilinguisme. Beaucoup de réunions techniques se tiennent uniquement en anglais, ce qui est une difficulté. « Les Français ne sont pas très bien formés pour ça », note Stéphanie Yon- Courtin, elle-même polyglotte. « Il y a les lourdeurs de la traduction, mais aussi l’obligation d’être dans une écoute perpétuelle », souligne-t-elle. C’est une richesse formidable. »