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Maires de France
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novembre 2020
Aménagement, urbanisme, logement Développement économique Environnement

Le Pays de Montereau réhabilite  une friche industrielle

Afin d'éviter d'artificialiser des terres agricoles pour accueillir de nouvelles activités, la communauté de communes (77) a entrepris de réhabiliter sa zone d'activité industrielle.

Éric DELON
Illustration
© CCPM
Les 200 000 euros de subvention de la région Île-de-France vont notamment permettre à la communauté de créer un nouvel aménagement routier au centre de la zone d'activité.
La ville de Montereau-Fault-Yonne (25 000 hab., Seine-et-Marne) a subi une sévère période de désindustrialisation à la charnière des années 1980 et 1990. Il y a quatre ans, dans le cadre de ses compétences de création et de développement d’activité économique, la communauté de communes du Pays de Montereau (CCPM, 21 communes, 42 000 habitants) et sa ville-centre se voient proposer par certaines entreprises la création de nouvelles zones d’activité, le plus souvent sur des terres agricoles. « Cela m’a fait un peu tiquer, dans la mesure où nous possédions déjà, sur notre commune, une zone d’activité industrielle, certes vieillissante, mais clairement sous-utilisée de 25 hectares, avec une infrastructure routière de bonne qualité », explique le président de l’EPCI et maire de Montereau, Jean-Marie Albouy. Il décide alors de partir à la « reconquête » de plusieurs friches industrielles situées sur cette zone. 
La première friche sur laquelle les services techniques et juridiques de la communauté de communes se mobilisent (acquisition, dépollution) était occupée par Film Argent, une entreprise spécialisée dans l’incinération de films photographiques et de déchets industriels dont la liquidation judiciaire avait été prononcée en 1999. « Cette parcelle de 3 500 m2 était polluée de métaux lourds. Ces vingt dernières années, elle avait été squattée par des jeunes pour faire des rave parties », explique Jean-Marie Albouy. Pour acquérir cette parcelle, la CCPM utilise le dispositif juridique du « bien sans maître ». Selon l’article L 1123-1 du Code général de la propriété des personnes publiques, il s’agit de biens qui ne possèdent pas de propriétaire connu et pour lesquels les taxes foncières n’ont pas été acquittées depuis plus de trois ans « ou ont été acquittées par un tiers ». 

Appel à manifestation d’intérêt

Afin de financer cette opération de réhabilitation, la CCPM se porte candidate au dispositif baptisé « Reconquérir les friches franciliennes », lancé en 2019 par le conseil régional d’Île-de-France afin de lutter contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols. La CCPM obtient une subvention de 200 000 euros de la part de l’exécutif francilien après avoir répondu à un appel à manifestation d’intérêt (AMI). « Sur les 17 projets retenus, représentant 400 hectares à requalifier, nous sommes 8 à avoir bénéficier d’une subvention », se réjouit Jean-Marie Albouy. Avec cette somme, les services techniques de la CCPM vont alors commencer les travaux de dépollution mais aussi créer un rond-point destiné à fluidifier et sécuriser le carrefour qui se situe au centre de la zone d’activité. 
Dans la foulée, deux des entreprises situées sur la zone d’activité – un garage et une entreprise de transports – se portent candidates pour acheter chacune une parcelle de terrain qu’elles vont utiliser en tant que parkings. Autre bonne nouvelle pour la communauté de communes, l’arrivée d’Hermès, le géant français du luxe qui, en septembre 2019, pose la première pierre de son futur atelier de fabrication d’articles de maroquinerie. D’une superficie de 6 790 m2, le bâtiment abritera, d’ici la fin de l’année 2020, une unité de fabrication de sacs. L’établissement emploiera à terme 250 artisans maroquiniers. « Hermès renforce ainsi son ancrage territorial en Île-de-France et plus particulièrement sur notre commune où elle était déjà présente depuis 1996 après avoir acquis une tannerie, se réjouit Jean-Marie Albouy. Cette arrivée va redorer l’image de la zone d’activité et attirer d’autres entreprises. Par ailleurs, cela va permettre d’éviter à nos habitants d’aller travailler trop loin de leur ville. » 

Un fonds national 
Dans le cadre du plan de relance, présenté en septembre, le ministère de la Transition écologique a créé un fonds de 300 ME destiné à la reconversion des friches industrielles et commerciales. Le gouvernement vise le zéro artificialisation nette tandis que la Convention citoyenne pour le climat demande un moratoire sur les équipements commerciaux en périphérie. Objectif : inciter les opérateurs à privilégier le recyclage du foncier plutôt que la course aux m2. Les préfets sont appelés à redoubler de vigilance dans l’examen des projets d’équipements commerciaux (circulaire du 24/08/2020).  

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Cet article a été publié dans l'édition :

n°384 - Novembre 2020
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