Michel Labardin, maire de Gradignan (Gironde), soutient la lecture publique

© Ville de Gradignan

Pour Michel Labardin, maire de Gradignan (Gironde), " le poche, c'est la simplicité, l'accessibilité à tous, un coût modique, cela ressemble au service public ! "

Émotion à la mairie de Gradignan : la commune accueille, du 10 au 12 octobre, la 20^e édition de «Lire en poche », une manifestation créée en 2005 à l’initiative du maire, Michel Labardin, qui s’est imposée au fil des ans et au niveau national comme «le salon de la rentrée littéraire au format poche », résume l’élu.

« Lorsque je suis devenu maire, en 2003, mon premier grand chantier a été la création d’une médiathèque inaugurée fin 2006, raconte-t-il. J’ai senti qu’il nous fallait dans le même temps un événement culturel autour du livre. Nous avons sollicité un universitaire qui a réalisé une étude sur les événements existants. Nous avons hésité entre un salon du beau livre, un salon thématique. Puis l’idée d’un salon du livre de poche s’est imposée comme une évidence : le poche, c’est la simplicité, l’accessibilité à tous, un coût modique, cela ressemble au service public, c’est notre ADN ! »

Le salon reposait aussi sur un pari : promouvoir le livre de poche, longtemps considéré comme un sous-produit de l’édition, devenu un ouvrage à part entière qui représente aujourd’hui un quart des ventes de livres en France. «C’était audacieux, voire aberrant », convient le maire.

Le pari est doublement gagné : le salon est devenu un rendez-vous quasiment unique en France, essentiel pour les éditeurs, les libraires indépendants et les auteurs (une centaine d’entre eux y participent) accueillis sur 1 500 m² de stands. Et la manifestation, ouverte à tous les publics et gratuite, qui se tient dans plusieurs équipements culturels et parcs de la ville, a accueilli pas moins de 28 000 visiteurs de tous les âges en 2024 contre 6 000 à 7 000 personnes en 2005.  
 

Un «projet d’entreprise municipale »

La mairie a mis les moyens financiers (lire ci-dessous) et humains : elle a recruté, en 2011, un professionnel de l’édition, Lionel Destremau, au poste de commissaire général de la manifestation. Il dirige depuis un pôle dédié à l’organisation et à la programmation du salon au sein du service culturel municipal. La manifestation est en effet gérée depuis l’origine en régie. «C’est un véritable projet d’entreprise municipale et il le restera », résume le maire. Avec une particularité : 70 % des agents communaux participent bénévolement à son organisation – logistique, accueil des auteurs, restauration… – aux côtés des habitants, des élus et des étudiants de l’IUT métiers du livre, ce qui favorise l’ancrage du salon.

Le salon «Lire en poche » n’est pas un rendez-vous éphémère et hors sol. Chaque année, plus d’une centaine de rencontres d’auteurs et d’illustrateurs sont préparées en amont et organisées dans les établissements scolaires. Il n’est pas non plus conçu comme un espace exclusivement marchand même si 26 000 livres ont été vendus en 2024, soit «quasiment un livre par visiteur », observe le maire.

Rencontres professionnelles, petits-déjeuners littéraires, spectacles vivants, expositions, ateliers pour tous les publics se déroulent pendant sa tenue, entièrement gratuits. Chaque année, un livre au format poche sur la thématique du salon est offert par la commune à tous les Gradignanais. Et plusieurs prix littéraires remis pendant le salon sont décernés par des jurys de lecteurs de la médiathèque ou des scolaires.  

Lors de la 20^e édition du salon, les anciens parrains et marraines sont réinvités, parmi lesquels Olivier Barrot, président d’honneur du salon à ses débuts, et des auteurs qui ont marqué son histoire (Yasmina Khadra, Daniel Pennac, Florence Aubenas…). Puis la ville accueillera, en novembre, le Week-end de la BD, organisé par une association, qui fêtera aussi ses 20 ans en 2026 !
 

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