Grenoble structure l'accueil en faveur des réfugiés
La métropole est l'une des dix premières à signer avec l'État un contrat triennal pour coordonner l'accompagnement global de 200 nouveaux réfugiés par an.

L’afflux de réfugiés n’a rien de nouveau ni de surprenant, en raison de la proximité avec l’Italie. L’Isère reçoit plus de 400 nouveaux réfugiés par an, dont la moitié trouvent refuge dans la métropole. Sur ces 200 réfugiés, près d’un quart sont de jeunes gens, la moitié des femmes. Il y a aussi des familles. La Syrie, l’Afghanistan, le Soudan, l’Érythrée et le Nigéria sont leurs principaux pays d’origine. La très grande majorité ont un niveau de formation inférieur au bac. Près de 80 % selon l’élue, dont un tiers ont été « peu scolarisés ». Le niveau de français est évidemment « très faible ».
Logement, insertion, emploi
Selon l’élue, la politique en elle-même ne va pas être nouvelle. En revanche, elle va gagner en puissance grâce au contrat. L’objectif prioritaire est qu’il n’y ait plus de rupture dans les parcours des réfugiés ou de perte de temps. Une coordinatrice du contrat territorial est chargée du suivi des parcours individuels des réfugiés avec une équipe dédiée. Sonia Rullière en a pris la tête : rattachée à la direction « insertion et emploi », elle travaille en lien avec la direction habitat et les autres services de la métropole.
Le logement et l’hébergement sont déjà pris en charge par la métropole via le dispositif « Logement d’abord », pour favoriser l’hébergement et l’insertion des personnes à la rue. Parmi eux, il y a des réfugiés. « Il n’y a pas forcément besoin d’un hébergement avec un accompagnement particulier très long car les réfugiés s’intègrent vite en général », observe Françoise Cloteau. En revanche, après avoir eu le statut de réfugié, « avoir un logement et un accompagnement social ou linguistique est primordial ». C’est ce que la métropole entend coordonner. Elle participait déjà au financement de la formation linguistique, aidait à l’accompagnement renforcé vers l’emploi de jeunes demandeurs d’asile. Là encore, la convention permet de prolonger ce qui a été déjà entrepris. La métropole va s’appuyer sur un tissu associatif dense. Les missions locales suivent, par exemple, la garantie jeunes réfugiés qui offre un « sas » avec une formatrice langues étrangères et des actions de parrainage, en plus de la garantie jeunes ordinaire.
L’élue se défend de faire de l’opportunisme financier, lié au contrat, surtout dans ce domaine où les tensions restent palpables et les contestations sensibles. L’opposition s’est d’ailleurs abstenue lors du vote sur le contrat en conseil communautaire. L’élue retient comme satisfaction la «bonne écoute » des maires auxquels la convention a été présentée car la métropole a notamment besoin d’eux pour trouver des logements disponibles dans les communes desservies par des transports en commun.
Sur les 10 premiers contrats territoriaux d’accueil et d’intégration des réfugiés proposés par l’État à des collectivités, il ne restait que la signature de celui de Brest, prévue en septembre (1). Chacune a développé ses priorités : la coordination à Grenoble, les moins de 25 ans à Toulouse et Lyon, la santé à Clermont-Ferrand. En 2020, 5 autres contrats devraient être signés (2). Les négociations sont déjà largement avancées entre la Délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés et ces métropoles. Les 10 premières sont assurées d’avoir 300 000 E par an pendant trois ans. La loi de finances a budgété 3 ME en 2019. 5 ME sont prévus en 2020, pour les 15 contrats.
(1) Déjà signataires : Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Nancy, Nantes, Toulouse, Clermont-Ferrand et Dijon. (2) Rennes, Lille, Metz, Besançon, Montpellier.
En savoir +
• Délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés. https://accueil-inte gration-refugies.fr
• strategie-nationale-dintegration.pdf
• Maires de France, n° 365, février 2019, pp. 42-43.
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Cet article a été publié dans l'édition :
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