Préserver la biodiversité dans la commune
Saint-Privat-de-Vallongue (Lozère, 230 habitants) protège la diversité des espèces du milieu naturel. Un prix national lui a été décerné.

À cheval entre deux bassins versants (océanique et méditerranéen), Saint-Privat-de-Vallongue et ses environs bénéficient par la même d’une riche biodiversité. Mais, ici comme ailleurs, à 600 mètres d’altitude, entre Mende et Alès, les effets du dérèglement climatique, particulièrement sensibles sur la faune et la flore, ne manquaient pas d’inquiéter le maire : « Des exemples ? Les cigales méditerranéennes mutent sur des hauteurs de plus en plus élevées, les tourterelles turques, invisibles il y a encore cinq ans sur la commune, envahissent les forêts. »
Ce combat pour la défense de la biodiversité n’a pas pu se faire sans l’aide financière ou l’expertise technique de nombreux partenaires : le parc national des Cévennes, l’association lozérienne pour l’étude et la protection de l’environnement, les fédérations de chasse et de pêche, la ligue pour la protection des oiseaux, l’office pour les insectes et leur environnement…
Bonnes pratiques
La pollution lumineuse est un ennemi redoutable pour la faune et la flore. La commune a donc engagé un programme de réduction des éclairages publics : « Sur notre village vacances (38 gîtes) géré en régie communale, nous avons supprimé les lampadaires pour ne conserver que les lanternes basses avec extinction à 23 heures », précise Gérard Rouquette. De même, une peinture photoluminescente est utilisée pour baliser certains chemins et allées. Moins de lumière, c’est aussi une plus-value touristique apportée au village : « le village-vacances accueille en grande partie des citadins, fortement demandeurs de tourisme vert. Avec l’ouverture récente d’un site d’observation du ciel, nous répondons à leurs souhaits », explique l’ancien élu. Ce site, comme d’autre actions entreprises dans les Cévennes, a concouru à l’attribution du label « Réserve internationale du ciel étoilé (RICE) » au Parc national des Cévennes.
Autre ennemi juré de la biodiversité : les produits phytosanitaires. Sur la commune, les bonnes pratiques (agriculture bio ou permaculture) des trois exploitants agricoles qui subsistent sur la commune sont de rigueur. La commune privilégie le débroussaillage manuel qui a permis de privilégier certaines espèces (bruyère) ou le passage d’une épareuse après floraison pour faciliter la pollinisation et la protection de la biodiversité. Autre mesure prise : l’emploi de la pouzzolane, gravier de roche volcanique en lieu et place du sel de déneigement sur la voirie dont l’impact est très fort, notamment sur les écrevisses à pattes blanches.
« Nous avons aussi ouvert un jardin pédagogique de permaculture pour faire évoluer les pratiques des particuliers et initier les enfants », explique Gérard Rouquette. À l’école communale, la biodiversité constitue le fil rouge pédagogique de l’année scolaire. Aux côtés des enseignants, deux intervenants extérieurs partent avec les enfants explorer les environs de l’école (reconnaissance des arbres, vie du sol, découverte des papillons…).
Le concours Capitale française de la biodiversité (1), organisé notamment par l’Agence française pour la biodiversité (AFB) et dont l’AMF est partenaire, valorise les actions des collectivités en faveur de la biodiversité. L’AFB (2) a aussi lancé, le 7 juin, un 3e appel à projets pour les Atlas de la biodiversité communale en Outre-mer.
(1) www.capitale-biodiversite.fr/ (2) www.afbiodiversite.fr /
L’engagement de la commune se concrétise par l’élaboration d’un atlas de la biodiversité communale. La gouvernance est assurée par un comité de suivi (élus, enseignants, agriculteurs, associations et partenaires techniques). Il s’agit avant tout d’établir un inventaire sur Saint-Privat-de-Vallongue. Et les avancées sont notables : il a été déjà recensé plus de 105 espèces inconnues jusque-là pour la faune, et 158 espèces pour la flore. L’atlas devrait être totalement finalisé au cours du second semestre 2019
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Cet article a été publié dans l'édition :
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