Préserver le patrimoine de proximité non protégé
Organisme privé à but non lucratif, la Fondation du patrimoine intervient, depuis près de 25 ans, notamment auprès des petites communes. Par Sophie LE GALL
La Fondation délivre un label (étendu, depuis 2020, aux villes de moins de 20 000 hab.) qui permet aux propriétaires privés de bénéficier notamment d’une aide fiscale. Elle aide les collectivités et associations porteuses d’un projet à lancer des souscriptions. La Fondation est également partenaire de la mission Bern (loto du patrimoine). Chaque année, son activité permet de lancer environ 3 000 opérations d’appel aux dons dans 80 % des cas en faveur de communes de moins de 2 000 habitants.
Organisation. La Fondation est organisée en 22 délégations régionales (sur le découpage des anciennes régions), un réseau animé par environ 70 salariés et 600 bénévoles, ces derniers étant souvent d’anciens chefs d’entreprise ou d’anciens élus « qui ont à cœur la défense des richesses locales et qui sont sensibles à leur impact économique et social sur le territoire », souligne Célia Verot. Pour leurs projets, les élus locaux peuvent entrer en contact, via la délégation régionale, avec des «délégués de pays », positionnés à l’échelle des intercommunalités.
Actions. En plus de l’animation des collectes de dons et du soutien logistique et méthodologique à destination des porteurs de projets de sauvegarde, la Fondation développe des programmes thématisés. Les élus locaux seront tout particulièrement intéressés par le programme « Patrimoine emploi », qui soutient les projets de restauration patrimoniale supports de chantiers d’insertion, et par le programme « Patrimoine naturel » pour des projets situés notamment dans des espaces protégés et des espaces naturels sensibles.
projets dans les arcanes des demandes de subvention et d’animer le processus de souscription.
Nous conseillons directement les élus. Nous pouvons les aider à susciter
la création d’une associ tion locale afin qu’ils soient en partie déchargés de la gestion du projet. »
À l’horizon 2021, les habitants d’Arc-sur-Tille (Côte-d’Or, 2 700 hab.) devraient enfin pouvoir profiter de la rénovation de leur église, actée en 2003 et qui a débuté en 2013. « Ce sera l’aboutissement d’une longue aventure humaine », résume Patrick Morelière, son maire. L’église Saint-Martin, datant de 1829, a été fermée en 1989 en raison de son délabrement et fut, un temps, promise à la démolition. L’association locale « Une église pour Arc-sur-Tille (UEPA) » s’est mobilisée dès 1991 pour sa sauvegarde et a gagné le soutien de la municipalité. Des travaux ont pu être lancés en s’appuyant sur une souscription nationale organisée avec le concours de la Fondation du patrimoine. « La validation de notre projet par la Fondation a eu un effet d’entraînement. Nous avons pu compter sur les aides financières de l’État, de la région et du conseil départemental », se félicite André Fanjaud, président de l’UEPA. « Nous avons hâte de voir revivre l’église, un lieu cultuel et un espace d’animation et de rassemblement », ajoute Patrick Morelière.
Cet article a été publié dans l'édition :
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