Luriecq crée un « Comptoir de campagne » Â
Ce lieu de vente, de services et de rencontre redonne une dynamique à cette petite commune de la Loire.

Leurs élus font, eux aussi, partie des habitués, comme en témoignent Alain Limousin, maire de Luriecq, et Didier Pommier, son premier adjoint, fidèles clients du Comptoir. « Comme toutes les communes rurales, nous avons été confrontés à la fermeture de commerces. En 2018, la boulangerie, le bar-tabac et la boucherie ont baissé leurs rideaux. Heureusement, nous avions un peu anticipé : la commune avait en effet acheté et rénové ce bâtiment en 2011 », raconte le maire en désignant un local d’une centaine de mètres carrés.
Lorsque le premier Comptoir de campagne est créé non loin de là, dans le village de Champdieu, en février 2016, le maire s’intéresse de près à cette initiative : « C’était le concept qui collait à notre projet », résume Alain Limousin. Ce concept est simple : la commune (ou l’EPCI) met à la disposition de l’entreprise Comptoir de campagne un local adapté et finance les travaux nécessaires. L’entreprise se charge, quant à elle, d’aménager ce local ; elle recrute et forme les salariés qui vont y travailler, gère l’activité et paie un loyer à la commune. Jusqu’ici, les commerces, tous situés en Auvergne-Rhône-Alpes, ont bénéficié d’un soutien financier de cette région à hauteur de 10 % des investissements. Au sein du magasin, les clients se voient proposer une offre multi-services ainsi qu’un large panel de produits locaux en circuit court. Le Comptoir de campagne de Luriecq fait ainsi office de dépôt de pain, snack (un coin aménagé accueille même quelques tables), salon de thé, boucherie, fromagerie, cordonnerie, tabac… Les habitants peuvent aussi trouver des journaux, des fruits et légumes, des produits frais ou du gaz. Ils peuvent aussi retirer de l’argent.
« Grâce à ce Comptoir, Luriecq a vu revenir des services qui avaient disparu depuis des décennies, comme la serrurerie ou le pressing, constate le maire. Et quelques mois après cette ouverture, deux autres commerces se sont installés dans notre village. »
Le soutien des élus est essentiel
Nathalie Panazza, la responsable du magasin, insiste sur l’hyper-proximité de ce Comptoir : « Les habitants nous connaissent. Ici, ils se sentent en confiance, ils sont heureux de pouvoir se croiser et discuter. Pendant le confinement, ils ont préféré venir chez nous plutôt que d’aller dans une grande surface. » Selon elle, la réussite d’un tel point de vente repose sur les liens qui unissent le Comptoir et les élus : «Si la mairie ne soutient pas un tel projet, il ne peut pas fonctionner. »
Or, à Luriecq, le maire est «très présent », affirme la responsable du Comptoir. Et pour cause : «Au-delà des services fournis aux habitants, cet espace a ramené une dynamique dans le village et recréé du lien social », se réjouit Alain Limousin.
Sylviane Barcet, l’une des deux co-fondatrices de l’entreprise Comptoir de campagne, insiste sur l’importance de cette synergie avec l’équipe municipale du village : «Nos Comptoirs sont créés à la demande de maires ou de porteurs de projets, et à l’issue d’échanges et d’études de territoire menés avec les collectivités, explique-t-elle. Il faut en effet s’assurer que nos projets concordent. Si c’est le cas, la création d’un Comptoir peut réveiller un village, attirer d’autres commerçants et artisans, redonner de l’attractivité à la commune. » L’offre d’un Comptoir de campagne doit s’adapter à chaque village, «sans entrer en concurrence avec les acteurs du territoire », précise Sylviane Barcet.
www.comptoirdecampagne.fr
Entreprise solidaire d’utilité sociale (ESUS), la start-up Comptoir de campagne a été créée en novembre 2015 par Virginie Hils et Sylviane Barcet afin de réinvestir les territoires ruraux et de revitaliser les villages de moins de 2 000 habitants. Onze commerces multiservices ont déjà été ouverts par «grappes » géographiques : 4 dans le Forez (Loire), 2 dans le Beaujolais (Rhône), 1 dans le Mâconnais (Saône-et-Loire), 3 dans le Dauphiné (Isère) et 1 en Chartreuse (Savoie). Au total, plus de 10 000 habitants seraient concernés par ces commerces qui emploient une trentaine de collaborateurs (2 salariés en CDI par commerce ainsi qu’un acheteur par «grappe »).
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