Renforcer la sécurité des agriculteurs
Le gouvernement associe les élus à la lutte contre la délinquance contre le monde agricole dans le cadre de la cellule Demeter. Exemple dans les Pyrénées-Orientales.

Créée le 3 octobre 2019 au sein de la Direction générale de la gendarmerie nationale, cette « cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole » assure des actions de prévention et de traitement judiciaire des atteintes visant le monde agricole. Présentés comme complémentaires à la cellule Demeter, des « observatoires départementaux de l’agribashing » se mettent aussi en place sur l’ensemble du territoire. Organisés par les préfectures, ces structures visent à lutter plus spécifiquement contre la stigmatisation des agriculteurs et à mobiliser sur le terrain l’ensemble des acteurs afin d’assurer une meilleure remontée des informations.
Dans les Pyrénées-Orientales, cet « observatoire de l’agribashing » a officiellement été lancé par le préfet, le 30 décembre dernier. La chambre d’agriculture, les organisations syndicales agricoles et les forces de l’ordre (gendarmerie et sécurité publique) ont participé à cette réunion d’installation à laquelle était aussi conviée l’association des maires, des adjoints et de l’intercommunalité des Pyrénées-Orientales (AMF 66).
Implication des maires
« De par leur immersion totale dans le milieu rural, les élus peuvent participer à des remontées d’informations sur les actes délictueux commis à l’encontre des agriculteurs », explique Joël Pérez, directeur des sécurités et adjoint au directeur de cabinet de la préfecture des Pyrénées-Orientales. En effet, bien que les maires ne soient pas formellement désignés comme acteurs au sein de ces dispositifs, leur implication apparaît comme nécessaire. « Ils doivent être en quelque sorte les avocats des agriculteurs car sans agriculture, ç’en est fini des territoires ruraux », estime Guy Ilary, maire de Tautavel et président de l’AMF 66. « Les élus peuvent assurer l’interface entre le monde agricole et les dispositifs qui se mettent en place, poursuit-il. De par notre proximité avec les agriculteurs, nous pouvons assurer la liaison avec la gendarmerie. »
La préfecture des Pyrénées-Orientales reconnaît qu’elle n’a pas eu à déplorer d’actes d’agribashing. Mais s’agissant des actes crapuleux, Guy Ilary raconte que des agriculteurs installés dans la région de la Salanque ont subi des vols d’artichauts. « Et dans ma commune, précise-il, un agriculteur a récemment été victime d’un vol de camionnette et de matériel agricole… »
Si personne ne conteste la répression de tels actes délictueux envers le monde agricole, il n’en va pas de même en ce qui concerne la lutte contre l’agribashing. Ainsi, fin janvier, 130 chercheurs ont interpellé Nicole Belloubet, ministre de la Justice, afin que soient protégés les lanceurs d’alerte concernant la condition animale dans les élevages. Dans une lettre ouverte adressée le 27 février au Premier ministre, des associations de défense de l’environnement réclamaient, elles, la dissolution de la cellule.
Légende
Selon les statis-tiques fournies par le ministère de l’Intérieur, 7 500 faits de vols (véhicules, remorques) et plus de 1 600 cambriolages ont été répertoriés en 2019.
Les agriculteurs sont la cible de nombreux vols : selon les statistiques fournies par le ministère de l’Intérieur, 7 500 faits de vols et plus de 1 600 cambriolages ont ainsi été répertoriés en 2019 sur le territoire. Ces vols concernent les véhicules et remorques des agriculteurs, leur carburant, matériel et accessoires, leurs GPS ainsi que les récoltes et les cheptels. Près d’un tracteur serait ainsi dérobé chaque jour. Globalement, 14 500 faits délictueux ont été comptabilisés, l’an dernier, dans les exploitations agricoles. Deux tiers d’entre eux sont constitués de vols simples (sur ou hors exploitations).
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