Structurer un service d'auto-stop pour la mobilité
Depuis 2016, Haute-Corrèze Communauté (33 652 habitants, 71 communes, Corrèze) s'appuie sur l'association Rezo Pouce pour proposer un service sécurisé sur une partie du territoire.

“sauvage” du service par des personnes non-inscrites », explique Franck Coridon, chef du service accueil vie locale à HCC. La clientèle est plutôt jeune et souvent nouvellement arrivée sur le territoire.
Le projet est né avant la création de HCC de la rencontre entre la CCGHD et l’association nationale Rezo Pouce (lire ci-dessous) : « Nous avions mis en place un agenda 21, afin de favoriser les mobilités et développer une forme de covoiturage de petite distance (à la différence de Blablacar qui propose un covoiturage plutôt grande distance), explique Jean Valade, vice-président de HCC à l’action sociale et ancien président de la CCGHD. De plus, nous avons à Neuvic deux lycées avec des jeunes qui ont besoin de rejoindre la gare d’Ussel, située à 20 minutes en voiture. Ils le faisaient en stop. Notre idée a été de sécuriser la démarche. »
Le système a été mis en place en 2016 sur les 13 communes de la CCGHD. Il a fallu au préalable, en 2014-2015, rencontrer les communes pour positionner de façon adéquate une vingtaine de points d’arrêt. Ne restait plus alors qu’à réaliser une signalétique sur site pour matérialiser ces points. Rezo Pouce a ensuite équipé les personnes qui s’inscrivent gratuitement (via une application sur smartphone ou en mairie) de kits usagers expliquant le dispositif et permettant d’identifier les conducteurs (autocollant pour le véhicule) et les auto-stoppeurs (fiche destination). Les utilisateurs peuvent aussi se rendre sur l’application Rezo Pouce pour indiquer leur souhait de destination, ce qui permettra aux conducteurs inscrits de savoir si des autostoppeurs vont au même endroit qu’eux ou de faire un léger détour par un arrêt pour prendre un utilisateur.
Une solution complémentaire
« Le démarrage a été un peu difficile, avec certaines personnes plutôt méfiantes », se souvient l’élu. À l’utilisation, on constate que «Rezo Pouce n’est pas “la” réponse mobilité pour tous : le troisième âge par exemple n’utilise pas le service », note Franck Coridon. Il faut donc le considérer de manière complémentaire à d’autres solutions de mobilité : transports scolaires, transports à la demande, covoiturage de proximité, autopartage, gare SNCF… Ici, le service est plutôt utilisé pour les trajets Neuvic-Ussel, mais peu sur les 12 autres communes. « Il y a toujours la crainte de ne pas être pris en charge, note Franck Coridon. Pourtant, selon les statistiques, on est pris à un arrêt en moins de quinze minutes. »
Au niveau national, Rezo Pouce indique un temps moyen d’attente de cinq à dix minutes. «On pourrait étendre le service, mais on a perdu deux ans dans la réorganisation territoriale », regrette Jean Valade. HCC va de fait statuer bientôt entre plusieurs scénarii : extension de Rezo Pouce à tout son territoire, extension partielle ou maintien en l’état. S’il y a extension, c’est la direction environnement et aménagement de l’espace d’HCC qui prendra le relais du centre d’animation sociale qui en assure actuellement le suivi. Frédéric VILLE
Treize communes sont concernées par Rezo pouce et comptent, chacune, des points d’arrêt accompagnés d’un panneau comme, ici, à Sérandon. Ce dispositif permet à des conducteurs, via une application, de s’inscrire et d’être agréés pour prendre des auto-stoppeurs.
Contact
Haute-Corrèze Communauté.
Tél. 05 55 95 35 38.
Rezo Pouce : un réseau en croissance
Rezo Pouce est une association créée en 2010 à Moissac (81) par l’association Covoiturons sur le pouce. Elle est présente dans 9 régions de France (notamment Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Occitanie et Île-de-France) et 963 communes. Les collectivités peuvent rejoindre ce réseau et mettre en œuvre un service d’autostop : il faut quatre à six mois pour implanter les arrêts sur le pouce. Pour les collectivités, l’adhésion au service est payante et dépend du nombre d’habitants. Haute-Corrèze Communauté paye environ 6 000 E par an à l’association qui a développé l’application pour les 13 communes bénéficiaires, prépare et met en œuvre la signalétique et les kits usagers. Contact : www.rezopouce.fr
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Cet article a été publié dans l'édition :
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