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05/11/2024
106e Congrès de l'AMF 2024 Décentralisation Finances

106e Congrès de l'AMF : un rendez-vous sous tension avec le gouvernement

L'AMF rappellera le rôle essentiel des communes et de leurs élus alors que les coupes budgétaires et les critiques sur la gestion locale suscitent la colère de nombreux maires.

Xavier Brivet
David Lisnard, président de l'AMF, André Laignel, 1er vice-président délégué de l'AMF et Murielle Fabre, secrétaire générale de l'association, ont présenté, le 5 novembre, les temps forts du 106è congrès de l'AMF (19-21 novembre, à Paris porte de Versailles)
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David Lisnard, président de l'AMF, André Laignel, 1er vice-président délégué de l'AMF et Murielle Fabre, secrétaire générale de l'association, ont présenté, le 5 novembre, les temps forts du 106è congrès de l'AMF (19-21 novembre, à Paris porte de Versailles)
Un congrès «crucial » dans les relations entre l’Etat et les collectivités locales pour David Lisnard, président de l’AMF, un «congrès de la colère » pour André Laignel, son 1er vice-président délégué… La 106è édition du Congrès de l’AMF (19-21 novembre, au Parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris), précédée de la Rencontre des élus des Outre-mer, le 18 novembre, au Palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux (92), se tiendra effectivement dans un climat tendu avec le gouvernement. 

L’AMF a, certes, intitulé son congrès «Les communes…Heureusement ! » afin de montrer, à travers l’organisation d’une quarantaine de débats, forums et points info, leur apport essentiel “pour faire vivre les libertés locales au service des citoyens, pour renforcer la cohésion sociale et pour relever les défis de la transition écologique”, selon un communiqué publié le 5 novembre. 

Mobilisation contre les coupes budgétaires

Mais l’association pointe dans le même temps le “dénigrement de l’action communale”, selon son président, le procès en mauvaise gestion intenté aux élus par l’exécutif, les coupes budgétaires impactant les budgets locaux opérées par le gouvernement dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, la perte d’autonomie financière des communes et intercommunalités résultant de la suppression des impôts locaux (taxe d’habitation, CVAE...), les transferts de charges non compensés par l’Etat (petite enfance, gestion des digues fluviales, périscolaire...). 

Autant de critiques et de décisions qui entravent l’action locale et sapent le moral des élus qui, selon André Laignel, ressentent aujourd’hui “un sentiment d’humiliation” et de “colère”, qui peut expliquer en partie le nombre particulièrement élevé de démissions au cours de ce mandat. 

Le 106è congrès fera donc «entendre fortement la voix des élus sur les nouvelles ponctions financières », a souligné le maire d’Issoudun (36) et président du Comité des finances locales (CFL), qui estime à «11 milliards d’euros » - et non pas à 5 milliards d’euros selon le gouvernement-, le total des coupes budgétaires qui impacteront les collectivités l’an prochain. Il dénonce des mesures “récessives sur le plan économique car elles freineront l’investissement local, enrayeront la croissance et menaceront l’offre de services publics”, sans pour autant résoudre la crise des finances publiques. 

Préserver les élus et renforcer la décentralisation

“L’affaiblissement des pouvoirs locaux est dangereux, a prévenu André Laignel. La France a besoin des communes et des 498 000 élus qui s’engagent au service de leurs concitoyens”. Murielle Fabre, secrétaire générale de l’AMF, a souligné dans ce contexte la nécessité “d’améliorer les conditions d’exercice du mandat local” pour favoriser leur engagement dans la perspective des élections municipales de 2026. “L’AMF a fait des propositions, une proposition de loi a été adoptée au Sénat mais nous souhaitons un projet de loi pour avancer sur le sujet”, a souligné la maire de Lampertheim (67).

Le Congrès de l’AMF, à la clôture duquel participera le Premier ministre, le 21 novembre, sera aussi l’occasion pour l’AMF de réaffirmer “l’urgence d’une vraie décentralisation, selon David Lisnard. Il faut de la responsabilité locale, des libertés locales, de la subsidiarité qui sont des gages d’efficacité et de performance de l’action publique, affirme le maire de Cannes (06). L’Etat doit comprendre que les communes ne sont pas une charge mais un levier de croissance pour notre pays” alors que “le centralisme est coûteux et décourage l’initiative locale”. Autant de messages qui seront fortement relayés pendant trois jours, Porte de Versailles.
 

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