L’association les met en relation avec des jeunes souhaitant s’engager, via le support du service civique. «Nos villages ont toujours été innovants et, depuis quelques années, sont redevenus attractifs, suscitant l’arrivée de nombreux néoruraux. Nous n’avons pas de mal à trouver des candidats prêts à vivre quelques mois, voire beaucoup plus, loin des villes. D’autant plus que, contrairement à une idée reçue, les jeunes ont soif d’engagement. Nous apportons ainsi des ressources humaines pour favoriser le lien social et inventer un mode de vie plus humain et plus résilient dans nos territoires », explique Thibault Renaudin.
Le maire de Termes-d’Armagnac a été le premier à expérimenter sa formule en accueillant un jeune en service civique pour l’animation d’un site médiéval sur sa commune, la tour de Termes-d’Armagnac (fin du XIIIe siècle), qui offre aujourd’hui aux visiteurs, après un important chantier d’aménagement, un voyage à travers le bas Moyen Âge. «Ce poste en service civique a pu être transformé en emploi pérenne. Et depuis, d’autres services civiques organisés via InSite ont donné lieu à des créations d’emploi » dans d’autres communes, se félicite-t- il.
Les candidats qui contactent actuellement l’équipe d’InSite se voient proposer une mission (de six mois à un an) en lien avec la création d’un tiers-lieu social et touristique sous la houlette de l’équipe municipale de Brezons (Cantal, 189 hab.), peuvent participer à la vie d’un éco-hameau imaginé par une association du village de Plaisance (Aveyron, 216 hab.) ou encore développer des chemins de randonnée autour de la commune de Saint-Victor-et-Melvieu (Aveyron, 373 hab.).
« Le projet de chaque village est étudié en détail et nous adressons au porteur du projet, qui est souvent le maire, le profil de service civique le plus adapté », précise l’édile de Termes-d’Armagnac.
L’association InSite, qui a un agrément délivré par l’Agence du service civique, organise l’arrivée du jeune sur place. La commune accueillante est sollicitée pour faciliter son hébergement, car, à la différence de la plupart des missions de service civique, le jeune s’installe en immersion sur le territoire où il mène sa mission, d’où l’expression d’« Erasmus rural ». Les services civiques InSite sont indemnisés par l’État (environ 473 euros net par mois), comme tout service civique.
L’association favorise l’organisation en réseau des porteurs de projets dans un objectif de partage d’expériences. Déjà active dans six régions, en particulier dans le sud de la France, l’équipe d’InSite entend étendre son réseau sur l’ensemble du territoire français et engage toute commune porteuse d’un projet à la contacter.