Le président de la République a décrété l’égalité entre les femmes et les hommes grande cause de son quinquennat, avec trois priorités, développées dans un plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes : l’éducation et le combat culturel en faveur de l’égalité, un meilleur accompagnement des victimes et un renforcement de l’arsenal répressif. Dans ce cadre, les acteurs engagés dans cette lutte sont invités à unir leurs efforts à l’échelle de la commune en s’appuyant sur un contrat local contre les violences conjugales, sexistes et sexuelles, signé dans le prolongement du contrat local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD).
À Saint-Junien, ce contrat, signé en novembre 2019, rassemble autour de la commune la préfecture de la Haute-Vienne, le département, l’Éducation nationale, la gendarmerie, la Caisse d’allocations familiales (CAF), le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) et plusieurs associations de défense des droits des femmes et de réinsertion sociale.
Objectif : « mettre en place une organisation en réseau favorisant le repérage en amont des victimes », en croisant les informations des acteurs locaux, et accompagner la victime lors du dépôt de plainte. Le maire de Saint-Junien le confirme, c’est « la meilleure coordination possible et la circulation la plus fluide de l’information, bien entendu dans le respect du secret professionnel, qui peuvent permettre d’éviter des drames. Et au sein de ce contrat, tous les acteurs concernés, chacun dans sa spécialité, sont bien présents ».
En plus de cette mise en réseau, « très satisfaisante », estime l’élu, d’actions de formation pour les professionnels et de l’élaboration d’outils communs, le dispositif s’adresse directement au grand public dans un objectif de prévention, notamment à travers une semaine annuelle de sensibilisation contre les violences faites aux femmes, programmée fin novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (le 25 novembre).
La manifestation s’articule autour de projections de films ou de conférences conçues pour sensibiliser tout particulièrement les publics scolaires. «L’édition 2021 portera sur le thème du respect entre les hommes et les femmes et la notion du consentement », annonce Pierre Allard. «Ces manifestations visent à lever le voile sur des sujets, encore tabous, pour les banaliser alors même qu’ils n’ont rien de banal. Nous sommes sur des problématiques très complexes », souligne-t-il.
L’élu le reconnaît : le bon fonctionnement de ce contrat est favorisé par les ressources de sa commune. « Nous pouvons notamment mettre à disposition des logements d’urgence, l’hébergement étant une des clés de la mise à l’abri des victimes », se félicite-t-il. Néanmoins, il aimerait faire encore plus s’il avait «les ressources humaines et financières suffisantes », en associant plus étroitement les professionnels de terrain en contact avec du public, les éducateurs spécialisés, à cette lutte et au repérage des victimes.