Emmanuel Macron a conclu, le 14 septembre, à Roubaix, huit mois de concertation entre État, élus, représentants des forces de l’ordre et experts sur l’organisation et le rôle des forces de sécurité intérieure. Le président de la République a fait plusieurs annonces : un doublement « en dix ans » de la présence de policiers et de gendarmes sur le terrain « pour renforcer la capacité des unités de terrain » ; la mise en place d’un «centre de formation » sur le maintien de l’ordre pour les policiers, qui par ailleurs seront dotés chacun d’une caméra d’ici à la fin de 2022; une loi de programmation et d’orientation de la sécurité, présentée début 2022, pour « penser la police et la gendarmerie de 2030 » et adapter leur organisation aux nouvelles formes de délinquance, a-t-il expliqué ; la mise en oeuvre d’un service de « plaintes en ligne dès 2023 » afin d’améliorer la « prise en charge les victimes » et une simplification des procédures pénales ; la création d’« une instance de contrôle parlementaire des forces de l’ordre » qui « pourra procéder à l’évaluation de leur action ».
Pour financer ces mesures, le chef de l’Etat a annoncé une augmentation de 500 millions d’euros du budget du ministère de l’Intérieur dès l’an prochain, en sus des 900 millions d’euros annoncés par le premier ministre, fin juillet.
Les associations d'élus formalisent leurs attentes
Sans attendre la conclusion du Beauvau par Emmanuel Macron, les associations d’élus locaux (AMF, AdCF, France urbaine, AMRF, Villes de France, APVF, Villes & banlieues, Forum français pour la sécurité urbaine) ont présenté, le 9 septembre, leurs propositions au terme d’une concertation qui a, selon elles, assez peu abordé le rôle des collectivités dans la définition et la mise en œuvre des politiques de sécurité, alors que les maires veulent être « considérés comme des acteurs à part entière du continuum de sécurité » associant forces nationales, forces locales (polices municipales) et acteurs privés de la sécurité.
Les associations définissent « trois principes d’action » pour une sécurité la plus efficiente possible (« mieux associer les élus à la stratégie nationale de sécurité ; renforcer l’approche locale des politiques de sécurité ; conforter et enrichir le lien entre les forces de sécurité intérieures et la nation »). Et une vingtaine de propositions concrètes pour les mettre en oeuvre.