Une démarche similaire a été mise en place à Pougny (817 hab., Ain). « Je voulais connaître l’état exact de l’église Saint-Vincent, notamment si des tuiles n’étaient pas déplacées occasionnant des fuites, mais aussi l’état des parties en pierre au niveau du toit et du clocher », détaille son maire, Thierry Beauvais. Équipé d’une caméra thermique, un drone peut aussi aisément repérer les passoires énergétiques. Comme à Agen (34 000 hab., Lot-et-Garonne) où un quartier vient d’être survolé pour réaliser une opération de thermographie aérienne. Plusieurs vols ont été prévus afin d’établir « une cartographie représentant les déperditions énergétiques des logements », explique Jérôme Queyon, directeur du syndicat départemental en charge de cette mission. À Pierres (2 800 hab., Eure-et-Loir), c’est encore un drone qui effectue des relevés thermiques des toitures des bâtiments. « Les bases de données récoltées seront utilisées pour le conseil dans les mesures énergétiques selon les nouvelles réglementations en vigueur », explique la municipalité.
Les drones peuvent encore être utilisés à des fins environnementales, comme à la Communauté de communes Sud-Avesnois (25 700 hab., Nord) où un aéronef a réalisé une trentaine de photographies aériennes de chacune des 12 communes membres de l’EPCI. But de l’opération ? Identifier, pour mieux les réprimer, les arrachages de haies de bocage protégées et les retournements de pâtures classées en zone humide. « L’idée, c’est aussi de recenser toutes les haies, de figer la situation telle qu’elle est aujourd’hui et de l’améliorer par la suite », explique Sylvain Oxoby, vice-président de l’intercommunalité en charge de la protection de l’environnement et de la ruralité. Une entreprise locale a été retenue pour réaliser ce travail facturé un peu plus de 3 500 euros. À l’avenir, c’est sans doute à des finalités plus « sécuritaires » que les drones semblent promis. Même si le Conseil constitutionnel a censuré une disposition de la loi du 25 mai 2021 pour une sécurité globale préservant les libertés qui autorisait les sapeurs-pompiers et les policiers municipaux à utiliser des drones dans le cadre d’une expérimentation. À L’Haÿ-les-Roses (30 000 hab., Val-de-Marne), le maire, Vincent Jeanbrun, souhaite renforcer la sécurité de sa ville en utilisant régulièrement un drone. Pour l’élu, cette nouvelle possibilité permet de « filmer en image classique et avec des caméras thermiques qui peuvent, y compris dans le noir total, repérer si des personnes tendent un guet-apens ». De l’information à la répression en passant par la prévention, l’avenir des drones s’annonce donc prometteur. « Devenus plus performants et plus abordables, les drones peuvent aujourd’hui jouer un rôle levier dans la connaissance et la gestion des territoires », conclut le Cerema, qui a récemment publié un guide pratique dédié à leur usage (https://bit.ly/2R1XDBx).