Malgré l’ampleur et la violence de la pandémie, les collectivités territoriales ont su mettre en place de nouvelles organisations pour que les agents territoriaux remplissent les missions essentielles au service de la population, tout en préservant leur santé ainsi que celle des usagers. Telles sont les principales conclusions de l’enquête AMF-CNFPT-FNCDG-ADF-Régions de France, menée entre le 21 octobre et le 12 novembre 2020, à laquelle ont répondu 4 022 collectivités (
www.amf. asso.fr, réf. BW40757).
Les premières décisions prises par les employeurs territoriaux ont ainsi porté sur l’activation d’une cellule de crise réunissant élus et dirigeants territoriaux et sur la mise en œuvre des plans de continuité d’activité (PCA). Au total, 65 % des collectivités ont déployé ce dispositif visant à maintenir les activités en présentiel ou en télétravail. « Les collectivités ont toutes fait preuve de célérité dans la mise en place de la continuité de services, se félicite Murielle Fabre, co-présidente de la commission FPT et RH de l’AMF, même si l’on observe une dichotomie entre grandes et petites collectivités. »
Les activités qui n’étaient pas « télétravaillables » se sont exercées en présentiel essentiellement dans les services assurant l’état civil (81 %), la comptabilité et les finances (74 %), les services techniques et de collecte des ordures ménagères (56 %). Cependant, la gestion des personnels s’est heurtée à des obstacles liés au manque d’anticipation (43 %), au défaut d’équipements – masques, gel hydroalcoolique – (40 %), aux consignes contradictoires de l’État (35 %) ou à la complexité du dispositif d’autorisation spéciale d’absence (ASA). Pour surmonter ces difficultés, les collectivités ont sollicité les préfectures (50 %), les centres de gestion (47 %) et les départements (39 %). Les impacts financiers les plus cités sont, selon les répondants, la prime « covid », le paiement des heures supplémentaires, le remplacement des agents placés en ASA. François Deluga, co-président de la commission FPT et RH de l’AMF et président du CNFPT, a estimé qu’il fallait relancer un débat objectif avec le gouvernement concernant le coût réel de cette crise sur les finances locales.
n°391 - JUIN 2021