La généralisation, d’ici fin 2024, de l’obligation de créer des zones à faibles émissions (ZFE) dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants « pose la question du transfert de compétence et de l’accompagnement financier de l’État pour garantir les conditions d’une équité géographique et sociale », estime l’AMF. Elle est aussi opposée au transfert automatique à l’EPCI du pouvoir de police ZFE, qui fragilise le pouvoir de police des communes. Le projet de loi prévoyant d’accélérer le verdissement des flottes des collectivités, l’AMF demande que l’objectif soit « conditionné à la réalité des territoires, la capacité des constructeurs et, in fine, à l’existence d’un marché concurrentiel abouti ». Le projet de loi prévoit d’atteindre, en 2050, l’absence de toute artificialisation nette des sols (lire p. 51) : le rythme de l’artificialisation des sols dans les dix années à venir ne devant pas, à l’échelle régionale, dépasser la moitié de la consommation d’espace observée sur les dix dernières années. Ces objectifs devront être intégrés aux documents de planification régionaux (SRADDET) et infra-régionaux (SCoT et PLU(i)). L’AMF « regrette que le texte ne renvoie pas à une notion plus lisible et souple de sobriété foncière ». Elle souhaite également que soit inscrit dans le texte le principe d’une différenciation des objectifs à atteindre en fonction des territoires, via des outils de gouvernance réellement partagés tels les SRADDET. « Il ne doit pas y avoir une vision nationale descendante qui ne tiendrait pas compte des efforts déjà réalisés par les collectivités », estime-t-elle. Le projet de loi prévoit une déclinaison régionale des objectifs de développement des énergies renouvelables et de récupération figurant dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). L’AMF estime que « cette territorialisation des objectifs de la PPE dans les SRADDET ne doit pas procéder d’une démarche descendante mais au contraire d’une construction, par les collectivités, de leurs propres mix et objectifs ».