Bienvenue à la ferme Craon
&strong> Missions. Redécouvrir le bon goût des produits fermiers et les plaisirs simples de la vie à la ferme. Tel était l’objectif du réseau « Bienvenue à la ferme » lorsqu’il a vu le jour, en 1988, à l’initiative de quelques agriculteurs. À l’époque, la vente directe et le tourisme « agricole » n’avaient de sens que pour une poignée de producteurs militants et un public avant-gardiste. Depuis trois ans, sur fond d’attentes sociétales croissantes en matière de circuits courts, d’accès aux produits locaux et de valorisation du travail des agriculteurs, renforcées avec la crise sanitaire et la crise économique, « Bienvenue à la ferme » a gagné en clarté et en visibilité. Et compte notamment sur les collectivités pour relayer ses actions auprès des agriculteurs et des consommateurs.
Organisation. Le réseau comporte deux axes de développement : « Manger fermier » et « Vivre fermier ». Coordonné et animé par les chambres d’agriculture, qui développent la marque, gèrent la communication nationale et le développement des services aux adhérents, « Bienvenue à la ferme » compte aujourd’hui près de 8 000 agriculteurs adhérents répartis sur l’ensemble du territoire. « 20 % d’entre eux se positionnent en agritourisme (avec hébergement), 53 % en vente directe et 27 % font les deux », explique-t-on à « Bienvenue à la Ferme » qui revendique plus de 5 000 points de vente sous des formes variées comme les boutiques à la ferme ou les marchés de producteurs, mais aussi 1 800 hébergements.
Actions. « En 2020, nous avons créé le 1er réseau de magasins sous notre enseigne, avec des produits fermiers en circuit court. Nous en possédons 4 et avons l’objectif d’en ouvrir une centaine d’ici à 5 ans », précise Jean-Marie Lenfant, président délégué du réseau « Bienvenue à la ferme » à l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (lire ci-dessous). Afin d’aider les agriculteurs à intégrer le réseau, 150 experts régionaux et départementaux au sein des chambres d’agriculture apportent leur concours en matière d’authentification de la qualité des produits ou de conseils juridiques et réglementaires pour l’installation. L’appartenance au réseau se traduit par une diversification du revenu des agriculteurs : selon une étude interne, 54 % du chiffre total de l’exploitation des adhérents est généré par les activités « Bienvenue à la ferme ». Via le site www.bienvenue-a-la-ferme.com, les consommateurs peuvent accéder aux fermes du réseau et effectuer des réservations.
Témoignage
Jean-Marie Lenfant, président délégué
du réseau « Bienvenue à la Ferme » à l’APCA*
« La crise sanitaire a ravivé le désir des Français pour consommer des produits de qualité et de proximité. Nos adhérents ont créé des drives fermiers qui ont particulièrement bien marché. Après le premier déconfinement, les personnes ont continué à fréquenter nos drives et ont même fait passer le panier moyen de 25 à 50 euros, signe de leur adhésion à ces circuits courts, en lien direct avec ces agriculteurs. Ils ont démontré qu’il existait bel et bien une alternative aux marchés mondiaux dérégulés. »
*Assemblée permanente des chambres d’agriculture.
Une commune, un projet
Craon est une petite commune de 4 700 habitants, en Mayenne, située à 30 km au sud-ouest de Laval. À la mi-mars, un magasin de producteur (viande, légumes), labellisé « Bienvenue à la ferme », a ouvert en plein centre-ville. Le magasin est équipé d’un espace de vente de 200 m2 en libre-service et d’un rayon boucherie-charcuterie. « Les deux producteurs étaient allés trouver mon prédécesseur, fin 2019, pour leur présenter le projet. Ce dernier a été retardé en raison de la crise sanitaire. À mon tour, j’ai trouvé cette idée formidable », explique Bertrand de Guébriant, élu maire au printemps dernier. Les deux agriculteurs se sont installés dans une partie d’un bâtiment construit l’an dernier par un promoteur immobilier ». Ils vendront également des produits provenant d’autres fermes de la région. « La commune a participé au projet, en effectuant des travaux de mise en accessibilité du site », souligne l’élu qui se réjouit de l’arrivée d’une « offre alimentaire alternative » pour ses habitants.
n°389 - AVRIL 2021