L’une des principales nouveautés de la loi AGEC est relative à la procédure administrative au titre du Code de l’environnement. Après une mise en demeure restée infructueuse, ce dispositif permet au maire de faire procéder d’office à l’enlèvement des déchets aux frais du responsable (moyennant un arrêté de consignation). Désormais, le délai de mise en demeure est ramené à 10 jours. Le maire peut désormais, dès le début de la procédure, sanctionner un comportement illégal en infligeant au responsable une amende administrative pouvant aller jusqu’à 15 000 €. Cette nouveauté modifie la nature de cette procédure qui était initialement dédiée à la réparation des dommages. L’enlèvement du dépôt ne dispense pas du paiement de l’amende : il s’agit donc d’une sanction du comportement, indépendamment du dommage et de sa réparation. La loi précise que l’amende administrative est dorénavant recouvrée au bénéfice de la collectivité. Attention : infliger le montant maximal de cette amende peut potentiellement entraîner un contentieux. L’amende doit en effet être proportionnée à l’infraction. Mieux vaut donc, par prudence, fixer le montant de l’amende en fonction d’une évaluation du coût de l’enlèvement, ou le déterminer par rapport à une estimation de l’impact des dépôts sauvages sur le milieu récepteur.
La loi a augmenté d’un cran la sévérité des sanctions pénales (décret n° 2020-1573 du 11 décembre 2020, JO du 13/12). La liste des agents pouvant être habilités à constater les infractions pénales a été élargie (décret n° 2020-1575 du 11 décembre 2020, JO du 13/12). Auparavant, seuls les policiers municipaux et gardes-champêtres pouvaient verbaliser. Désormais, les agents de surveillance de la voie publique, ceux du service collecte des déchets ou espaces verts peuvent être assermentés. Seul bémol : cela ne concerne que les agents de « collectivités territoriales » (communes, départements, régions), selon la formulation retenue par le législateur, ce qui exclut ceux des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ou des syndicats. D’où la nécessité de rechercher, toujours, une bonne articulation de la police du maire et des compétences exercées par les EPCI ou syndicats en charge des déchets.
La loi AGEC oblige les entreprises, professionnels du bâtiment ou du jardinage à inscrire, dans les devis pour les travaux de construction, réhabilitation, démolition de bâtiments ou travaux de jardinage, les modalités d’enlèvement et de gestion des déchets, et notamment leur destination. Le décret n° 2020-1817 du 29 décembre 2020 (JO du 31/12) a fixé les détails de ces obligations. L’objectif est de mieux réguler ces flux, puisqu’il arrive fréquemment que les dépôts sauvages soient constitués de déchets du bâtiment.