En pratique, les changements devraient être assez limités en France, l’essentiel de la directive collant à la loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique. Comme actuellement, seules les communes de plus de 3 500 habitants et les administrations de plus de 50 agents devraient être concernées. Sur la tarification de l’accès aux données en fonction du «coût marginal », «le principe est que les collectivités puissent recouvrer le coût de la mise à disposition mais non de faire des bénéfices », commente Perica Sucevic.
Le vrai sujet pour la France sera de définir «comment et dans quelles conditions les données de haute qualité seront mises à disposition du public », note Perica Sucevic. La directive identifie six grandes catégories de données « à forte valeur » : les données géospatiales, d’observation de la terre et d’environnement, météorologiques, statistiques, sociétés et propriété des sociétés, mobilité. Ces catégories seront affinées dans des actes d’exécution. Elles devront être diffusées sous forme d’interface de programmation d’application (API).
L’évaluation du coût de cette mise à disposition par les collectivités «est très difficile à faire », reconnaît Perica Sucevic. Toutefois, « il ne devrait pas y avoir d’impact majeur dans la mesure où les données peuvent être déposées sur le portail www.data.gouv ou sur le futur portail dédié à la mobilité ». Datalab peut aussi « aller collecter directement les données sur les sites des collectivités », souligne-t-il. « La valeur économique des données détenues par le secteur public devrait passer de 52 MdsE en 2018 à 194 MdsE en 2030 », escompte le vice-président de la Commission européenne en charge du numérique, Andrus Ansip. Toutefois, il s’agit aussi, pour la commissaire à l’économie et à la société numériques, Mariya Gabriel, d’une question de transparence, et d’« un enjeu essentiel pour la démocratie ».